Actualités - CHRONOLOGIE
Madeleine Albright à Pékin en démineuse de Bill Clinton
le 28 avril 1998 à 00h00
Madeleine Albright, secrétaire d’Etat américain, est attendue demain mercredi à Pékin pour une opération de déminage des relations sino-américaines, à moins de deux mois de la première visite en Chine du président Bill Clinton. De l’avis de diplomates en poste à Pékin, la visite de deux jours de Mme Albright devrait s’avérer l’inverse exacte de celle de M. Clinton, qui fait l’objet de préparations minutieuses afin de mettre en valeur l’amélioration des relations Pékin-Washington. Mme Albright «va se charger des grandes questions, des divergences», pronostique un diplomate occidental. «Il ne faut pas s’attendre à l’annonce d’accords ou de compromis importants. Les annonces à forte valeur symbolique ou fort impact médiatique seront laissées le cas échéant au président», ajoute-t-il. La visite de Bill Clinton fin juin (les dates exactes ne sont pas encore connues) sera la première d’un président américain depuis celle de George Bush début 1989, quelques mois avant le massacre de Tiananmen. La répression du mouvement étudiant avait conduit les pays occidentaux à prendre contre Pékin des sanctions qui n’ont pas toutes encore été levées. Les relations entre les deux pays se sont cependant grandement réchauffées l’an dernier, comme l’a illustré la tournée américaine de Jiang Zemin fin octobre, la première d’un chef de l’Etat chinois depuis douze ans. Après s’être arrêtée à Tokyo et à Séoul, Mme Albright s’entretiendra mercredi à Pékin avec son homologue Tang Jiaxuan ainsi que son prédécesseur, le vice-premier ministre Qian Qichen. Le lendemain, elle rencontrera le premier ministre Zhu Rongji et le président Jiang Zemin, avant d’achever en Mongolie sa tournée asiatique. «La priorité restera la question des droits de l’homme, la non-prolifération nucléaire, ainsi que le commerce», a déclaré un responsable américain la semaine dernière. Energie et climat «Nous n’avons jamais dit que la libération d’un ou deux dissidents ferait avancer les choses, que ce serait la fin des problèmes des droits de l’homme en Chine. Nous continuons à avoir de nombreuses préoccupations à ce sujet», a ajouté le responsable. Le 19 avril, la Chine a libéré et immédiatement expulsé vers les Etats-Unis le «héros» de Tiananmen, l’ancien dirigeant étudiant Wang Dan, quatre mois après avoir accordé le même sort au «père» du mouvement démocratique chinois, Wei Jingsheng. Ces opérations, réalisées avec la collaboration de diplomates américains qui ont accompagné les deux hommes vers les Etats-Unis, n’ont fait l’objet d’aucun marchandage entre Pékin et Washington, a-t-on assuré dans les deux capitales. Le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les affaires politiques, Thomas Pickering, a dit à Pékin au début du mois que la politique américaine en matière de droits de l’homme cherchait à obtenir la liberté d’expression pour tous les Chinois, pas seulement pour quelques dissidents célèbres. M. Pickering, un proche de Mme Albright, a aussi appelé la Chine à ratifier rapidement le pacte des Nations Unies sur les droits économiques, sociaux et culturels et à signer le pacte sur les droits civils et politiques. Les deux textes garantissent notamment la liberté de la presse, d’expression et d’association, autant de droits en pratique inexistants en Chine. Selon un responsable américain, Mme Albright devrait également discuter des questions liées à l’énergie, à l’environnement et aux changements climatiques. Les deux pays devraient se pencher sur le processus de paix en Corée, dans l’impasse depuis l’échec des discussions bilatérales entre Séoul et Pyongyang courant avril. La Chine et les Etats-Unis ont participé depuis la fin 1997 à des discussions quadrilatérales avec les deux Corées, mais la dernière séance à Genève s’est achevée sans accord. (AFP)
Madeleine Albright, secrétaire d’Etat américain, est attendue demain mercredi à Pékin pour une opération de déminage des relations sino-américaines, à moins de deux mois de la première visite en Chine du président Bill Clinton. De l’avis de diplomates en poste à Pékin, la visite de deux jours de Mme Albright devrait s’avérer l’inverse exacte de celle de M. Clinton, qui fait l’objet de préparations minutieuses afin de mettre en valeur l’amélioration des relations Pékin-Washington. Mme Albright «va se charger des grandes questions, des divergences», pronostique un diplomate occidental. «Il ne faut pas s’attendre à l’annonce d’accords ou de compromis importants. Les annonces à forte valeur symbolique ou fort impact médiatique seront laissées le cas échéant au président», ajoute-t-il. La visite...