Joumblatt se solidarise avec les kurdes (photo)

Plusieurs dizaines de Kurdes ont poursuivi hier une grève de la faim entamée lundi afin que l’Italie accorde l’asile politique au chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan. À Beyrouth, les grévistes rassemblés au siège de la revue kurde Sorgul (la rose rouge) dans le quartier de Zeidaniyé ont reçu l’appui du ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt qui leur a rendu visite et a réitéré son appel à Rome pour qu’il ne livre pas Abdullah Öcalan à la Turquie. M. Joumblatt a souligné qu’Öcalan pourrait être jugé, «si besoin est», par une partie neutre quelque part en Europe. Il a estimé que depuis la conclusion de l’accord Sikes-Picot, le peuple kurde est soumis «à l’oppression par certains régimes de la région», avant d’inviter Rome à accorder l’asile politique au chef kurde. M. Joumblatt a affirmé que le «peuple kurde a des liens profonds avec les Arabes et une histoire glorieuse dans l’islam», rappelant que Saladin qui a récupéré Jérusalem des croisés au XIIe siècle était un Kurde. Il a aussi rappelé que la famille Joumblatt est d’origine kurde. D’autres mouvements similaires sont observés dans le nord du Liban et dans la plaine de la Békaa. À Bar Elias, près de 200 Kurdes ont organisé un sit-in. Abdullah Öcalan est poursuivi par les justices turque et allemande. Ankara prépare une demande d’extradition et Bonn a émis un mandat d’arrêt en janvier 1990 «pour homicide et direction d’une organisation terroriste», valable dans tous les pays de l’espace Schengen, dont l’Italie fait partie. Le Liban compte plusieurs dizaines de milliers de Kurdes, dont près de 25 000 ont été naturalisés au cours des 50 dernières années.