Actualités - CHRONOLOGIE
L'ONU planche sur une convention contre le crime organisé
le 25 avril 1998 à 00h00
Les Nations Unies préparent, pour la première fois, une convention internationale contre le crime organisé, destinée à fournir une «réponse globale» aux groupes mafieux. «Les criminels ont exploité les opportunités fournies par la globalisation de l’économie mondiale, le déclin des frontières et la mobilité accrue des biens et des personnes», estime l’ONU. «Le crime organisé transnational est en essor dans de nombreux pays (...). Des groupes de différentes régions ont établi des alliances pour profiter de la faiblesse de structures judiciaires et policières et pour infiltrer le commerce légal», ajoute l’organisation internationale. Durant une dizaine de jours et jusque la fin du mois, la Commission sur la prévention du crime et la justice criminelle, qui regroupe 40 pays, prépare cette convention à Vienne, qui sera soumise à ratification aux Etats membres de l’ONU. «Ce sera la première convention globale contre le crime organisé», selon Pino Arlacchi, directeur général du bureau des Nations Unies à Vienne et également responsable des programmes de l’ONU de lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme. «Nous allons enfin avoir une réponse universelle contre un phénomène universel, le crime organisé, alors que nous avons actuellement une menace universelle et des réponses nationales», a-t-il indiqué. Encore au stade de l’ébauche – une foule de détails de procédures devant être réglés – cette convention donnera aux pays signataires «les meilleurs outils techniques» de lutte contre ce type de criminalité, selon M. Arlacchi qui souhaite notamment une «attaque frontale contre le secret bancaire», dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent. Dès l’an 2.000 Selon une source diplomatique, le Mexique souhaite que les armes à feu soient inclues dans le texte, car ce pays est confronté à des groupes mafieux de plus en plus violents. L’Italie et l’Autriche ont proposé pour leur part d’y inclure également le trafic illégal de personnes, notamment le système des passeurs rémunérés pour acheminer des clandestins, ces deux pays étant soumis à une très forte immigration clandestine. Le trafic d’êtres humains – travail forcé, travail des enfants, prostitution, passages de clandestins, etc. – représente un marché illégal de 6 milliards de dollars annuels, selon M. Arlacchi. «Les normes internationales en vigueur ne sont pas adéquates» pour lutter contre ce trafic d’êtres humains, dont «les responsables sont de plus en plus des groupes criminels dangereux travaillant à un niveau international», a estimé le ministre italien de la Justice, Giovanni Maria Flick, lors d’une présentation devant la commission. La convention devrait également traiter de la protection des témoins, à l’instar des systèmes en vigueur aux Etats-Unis et en Italie. Elle doit également aborder le problème de la corruption. M. Arlacchi souhaite en outre que cette convention prévoit la possibilité pour chaque Etat signataire, comme c’est le cas pour une convention similaire sur la lutte contre le trafic de drogue adoptée en 1988, de verser à l’ONU une partie des fonds illégaux saisis sur son territoire lors d’une opération anticrime organisé. Une prochaine réunion est prévue en Argentine en septembre, une troisième également à Vienne en janvier prochain et «cette convention pourrait entrer en vigueur dès l’an 2000», selon M. Arlacchi. (AFP)
Les Nations Unies préparent, pour la première fois, une convention internationale contre le crime organisé, destinée à fournir une «réponse globale» aux groupes mafieux. «Les criminels ont exploité les opportunités fournies par la globalisation de l’économie mondiale, le déclin des frontières et la mobilité accrue des biens et des personnes», estime l’ONU. «Le crime organisé transnational est en essor dans de nombreux pays (...). Des groupes de différentes régions ont établi des alliances pour profiter de la faiblesse de structures judiciaires et policières et pour infiltrer le commerce légal», ajoute l’organisation internationale. Durant une dizaine de jours et jusque la fin du mois, la Commission sur la prévention du crime et la justice criminelle, qui regroupe 40 pays, prépare cette convention à...