Une vague de révolte hors de France contre toute forme d’autorité, gonflée par une jeunesse idéaliste, déferle en 1968 et provoque de la part des régimes en place des réponses beaucoup plus violentes que dans l’Hexagone. De l’Europe aux Etats-Unis, la contestation s’affirme d’abord par des rassemblements monstres pour rejeter l’impérialisme américain alors que la guerre au Vietnam fait chaque jour des milliers de victimes. Aux Etats-Unis, l’assassinat, le 4 avril, de Martin Luther King, leader du mouvement pour l’égalité raciale, ouvre le printemps de la révolte. La contre-culture, chantée par les idoles d’une génération — notamment Janis Joplin, Jimi Hendrix et Joan Baez — accompagne la vague antiguerre dont les manifestations culminent en août à Washington. Elles provoquent des heurts violents avec la Garde nationale. En Europe, les étudiants se mobilisent. A Berlin, un mouvement de contestation s’intensifie en mars 1968, lorsqu’un activiste d’extrême-droite tente d’assassiner le dirigeant étudiant Rudi Dutschke. Il avait débuté le 2 juin 1967, après la mort d’un étudiant, Benno Ohnesorg, qui manifestait contre la venue du chah d’Iran à Berlin Ouest. En Europe de l’Est, le «printemps de Prague» naît d’un important mouvement réformateur qui aspire à la démocratie. L’envoi des chars, le 21 août, est la réponse sans appel du Pacte de Varsovie (30 morts et plus de 300 blessés). Au Mexique, des manifestations estudiantines, sous l’effigie du Che, ont lieu dans le quartier de Tlateloco à Mexico, le 2 octobre. La répression militaire se solde par au moins 50 morts. Au Japon, de violentes manifestations se déroulent sous l’impulsion des mouvements gauchistes qui réclament le démantèlement des bases américaines. (AFP)