Eddé : l'ONU doit appliquer la 425 et non l'interpréter

Le ministre d’Etat Michel Eddé a estimé hier que le rôle des Nations Unies est de faire appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité et non de «chercher à l’interpréter». Interrogé lors d’une interview à Radio-Orient sur l’éventualité d’une confrontation entre le Liban et l’ONU à propos des résolutions 425 et 426, M. Eddé a répondu: «Pas du tout. Quelle confrontation? Le rôle de l’ONU est limité par les textes de ces résolutions. Il ne s’agit pas pour elle d’interpréter, car l’interprétation mène à des négociations». Pour M. Eddé, l’initiative israélienne pour un retrait conditionnel du Liban-Sud est «une manœuvre suspecte destinée à contourner la résolution 425». «Le gouvernement israélien actuel ne veut pas aboutir à la paix», a-t-il assuré. «Ils (les Israéliens) veulent nous voir céder. Eh bien, nous ne céderons pas. Au bout du compte, ce sont eux-mêmes qui devront céder, et comme ils ont maintenant été contraints à accepter la 425, ils seront contraints à se retirer», a-t-il dit. Selon lui, l’offensive diplomatique que compte lancer le gouvernement libanais pour défendre son point de vue vise à «clarifier la position libanaise parce que certains ont été leurrés». Il a affirmé être certain que «ni la France ni les Etats-Unis» ne chercheront à imposer à Beyrouth des négociations avec l’Etat hébreu pour des arrangements de sécurité au Liban-Sud, tout en estimant que «c’est au Liban de réclamer des garanties de sécurité». «Qu’est-ce qui nous garantit en effet qu’Israël ne va pas recommencer à nous attaquer?», s’est-il interrogé. «L’occasion qui s’offre à nous, aujourd’hui, et qui résulte de la défaite de l’armée israélienne au Liban-Sud, est unique. Il nous faut en profiter pour parvenir rapidement à une paix juste et globale», a-t-il ajouté. Selon lui, «la paix pourrait être rapidement instaurée si telle était la volonté de toutes les parties».