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Actualités - CHRONOLOGIE

Les combattants albanais reprennent le contrôle des campagnes

À l’entrée du village albanais de Jezerce, dans le sud du Kosovo, le policier serbe de faction sort de sa guérite et avertit : «à partir d’ici, nous n’assurons plus la sécurité. Les hommes de l’UCK sont partout». La route goudronnée s’arrête net au pied des montagnes. Les maisons intactes du village serbe voisin font place à des ruines calcinées, seuls restes de cette localité où vivaient 2.500 personnes. Quelques kilomètres plus loin, au bout de la piste boueuse, les combattants albanais de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, ont installé leur quartier général local dans un ancien bâtiment de ferme, au centre du village détruit fin septembre, dans les derniers jours de l’offensive serbe contre les forces séparatistes . Fusil en bandoulière, deux hommes de l’UCK partent en patrouille. «Nous contrôlons une zone qui s’étend jusqu’à sept ou huit heures de marche autour d’ici. Et nous sommes toujours en contact avec ceux du secteur voisin», assure le «commandant» de Jezerce, surnommé «Ferri». «Les Serbes veulent empêcher le ravitaillement en bloquant le chemin qui mène jusqu’ici. Mais nous resterons». Ces montagnes, entre les villes d’Urosevac et d’Orahovac, sont redevenues territoires de l’UCK, comme la plupart des régions du centre et du sud de la province séparatiste, où les rebelles armés ont retrouvé depuis fin octobre leurs positions, à la faveur du retrait de milliers d’hommes des forces serbes. Dragobilje, plus au nord-ouest, a aussi essuyé l’offensive de septembre. Un mois et demi plus tard, le village reprend vie et ses habitants s’activent à labourer les champs ou réparer leurs maisons. Là encore, l’UCK s’affiche. Premier contrôle à l’entrée du village. D’autres combattants en armes et treillis, frappés de l’aigle noir bicéphale sur écusson rouge, emblème albanais, battent le pavé sur la petite place centrale. «Pas de problème ici. Les Serbes sont loin. Nous contrôlons les environs», confie l’un des hommes qui se présente comme un «commandant de brigade». Dans cette région à 100% albanaise, l’UCK «fait partie de la population», affirme le «commandant Ferri». «Les Serbes sont venus avec de l’artillerie lourde et n’ont pas réussi à nous vaincre. Nous, nous portons les armes depuis nos ancêtres, nous sommes les plus nombreux, et nous gagnerons toujours», ajoute-t-il. Les hommes de l’UCK, jusque-là équipés d’armes légères, ne cachent pas qu’ils tenteront de mettre à profit cette période de calme relatif pour chercher à mieux s’armer, suscitant les craintes des médiateurs à la recherche de solutions négociées. «Nous avons un seul objectif, l’indépendance du Kosovo», répète Ferri. Même s’il se dit «prêt à discuter» avec les diplomates étrangers et à respecter la trêve unilatérale décrétée par l’UCK le 8 octobre, «à condition qu’il n’y ait pas de provocation du côté serbe». Mais les deux camps, justement, ne cessent de s’accuser l’un l’autre de provocations. Isolées au cœur de ces campagnes où ne vit pas un seul Serbe, les forces de Belgrade maintiennent, avec l’aval de la Mission diplomatique d’observateurs du Kosovo (KDOM), un dispositif de surveillance «dont la conformité avec l’accord sur le retrait des troupes est difficilement vérifiable», remarque un observateur occidental. Dimanche, deux transports de troupes blindés et des voitures de police serbe patrouillaient aux abords d’Opterusa, une localité où l’UCK a perdu cinq hommes vendredi dans une fusillade, et où les Albanais accusent les forces serbes d’avoir commis des violences ces derniers jours.
À l’entrée du village albanais de Jezerce, dans le sud du Kosovo, le policier serbe de faction sort de sa guérite et avertit : «à partir d’ici, nous n’assurons plus la sécurité. Les hommes de l’UCK sont partout». La route goudronnée s’arrête net au pied des montagnes. Les maisons intactes du village serbe voisin font place à des ruines calcinées, seuls restes de cette localité où vivaient 2.500 personnes. Quelques kilomètres plus loin, au bout de la piste boueuse, les combattants albanais de l’UCK, l’Armée de libération du Kosovo, ont installé leur quartier général local dans un ancien bâtiment de ferme, au centre du village détruit fin septembre, dans les derniers jours de l’offensive serbe contre les forces séparatistes . Fusil en bandoulière, deux hommes de l’UCK partent en patrouille. «Nous...