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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Concentrations - Rencontre aujourd'hui avec Moubarak Hariri : le Liban n'assurera pas la sécurité d'Israël en contrepartie de la paix (Photos)

«Il n’est pas question que le Liban assure la sécurité d’Israël en contrepartie de la paix. L’État hébreu doit se retirer du Liban-Sud conformément à la résolution 425 qui stipule que l’évacuation doit être inconditionnelle». Devant des dizaines de responsables politiques, de professeurs et d’étudiants réunis dimanche soir dans l’amphithéâtre de l’Université du Caire, le chef du gouvernement Rafic Hariri a réaffirmé les constantes libanaises concernant le processus de paix. Il s’est longuement étendu sur les défis auxquels devront faire face les Arabes à l’avenir. M. Hariri sera reçu aujourd’hui par le président Hosni Moubarak avant de prendre l’avion pour l’Arabie séoudite. Il sera de retour à Beyrouth samedi prochain. Hier, il s’est entretenu avec son homologue égyptien Kamal el-Ganzouri et avec le ministre des Affaires étrangères Amr Moussa. À l’issue de son entretien avec M. Ganzouri, le chef du gouvernement a qualifié d’«excellentes les relations politiques entre le Liban et l’Égypte», précisant que les rapports économiques le deviendront également «après l’entrée en vigueur de l’accord sur les échanges commerciaux au début de l’année prochaine». La rencontre s’est déroulée en présence des ministres de l’Information des deux pays, MM. Safouat Chérif et Bassem el-Sabeh, et des ambassadeurs d’Égypte à Beyrouth, M. Adel Khodari, et du Liban au Caire, M. Hicham Dimachkié. Évoquant l’accord de libre-échange conclu entre les deux pays, M. Hariri a déclaré : «En tant que gouvernements, nous avons accompli notre devoir. Mais c’est au secteur public de faire bouger les choses et de développer les rapports». L’entretien avec M. Moussa a porté sur les négociations de paix au Proche-Orient. Le chef de la diplomatie égyptienne a indiqué que la signature de l’accord de Wye Plantation entre les Palestiniens et les Israéliens «ne suffit pas. Israël n’est pas habitué à respecter les accords». Dans la conférence prononcée dimanche soir, M. Hariri a surtout parlé du processus de paix régional. «Il est de mon devoir de préciser qu’Israël constitue pour nous un défi dans le présent et dans le futur, a-t-il dit. En temps de guerre comme en temps de paix, nous devrons affronter ce pays. Cela doit nous amener à revoir nos idées et les outils utilisés dans la confrontation. Je révèle un secret si je dis qu’il existe aujourd’hui au Liban un groupe de jeunes gens qui ont commencé à étudier un projet de ce genre. Nous soutenons cette initiative courageuse. Nous pensons d’ailleurs qu’il revient au secteur privé de développer les moyens techniques et scientifiques nécessaires pour élaborer ce projet de confrontation». Selon M. Hariri, la démocratie constitue une condition nécessaire pour la réalisation du progrès dans le monde arabe. «Démocratie signifie tolérance, reconnaissance et acceptation de l’autre, a-t-il dit. Cela veut dire aussi dialogue, égalité devant la loi, égalité dans la citoyenneté et les mêmes opportunités pour tous». Le chef du gouvernement a déclaré que de la tragique expérience vécue par le Liban, il fallait tirer quatre enseignements : l’unité nationale est la richesse la plus importante qu’un pays puisse posséder; les guerres civiles constituent une pure perte; il ne peut y avoir de stabilité au Liban en dehors de l’environnement arabe; il est plus difficile de reconstruire que de détruire. De grandes réalisations M. Hariri a mis l’accent sur le rôle des jeunes dans la réalisation des projets d’avenir dans le monde arabe. «C’est grâce à eux que nous pourrons relever les défis», a-t-il dit. Répondant ensuite aux questions de l’assistance, M. Hariri a réaffirmé qu’«il est impossible pour le Liban d’assurer la sécurité d’Israël en contrepartie de la paix. L’État hébreu doit appliquer la résolution 425 qui précise que le retrait du Liban-Sud est inconditionnel. Toutefois, Israël pose des conditions à la mise en œuvre de cette résolution. Il y a donc des divergences au sujet de la 425». «Le Liban résiste à l’occupation israélienne et recherche en même temps la paix, a ajouté le chef du gouvernement. Nous demandons continuellement à Israël d’appliquer la 425 et de se retirer sans conditions. Cependant, celui-ci continue de poser des obstacles. Et le plus récent de ses actes agressifs est le vol de la terre du Liban-Sud par des civils israéliens. Et bien que les Israéliens assurent que l’armée n’est pas impliquée dans cette affaire, nous savons que le vol se fait sous la protection des militaires». «Nous l’avons dit aux Nations unies et nous le répétons sans cesse à toutes les tribunes, a poursuivi M. Hariri. Le Liban et la Syrie sont disposés à reprendre les négociations au point où elle se sont arrêtées. Le problème, c’est qu’Israël refuse et continue de poser des conditions que nous ne pouvons pas accepter». Évoquant la situation au Liban, M. Hariri a déclaré que le président élu, le général Émile Lahoud, est arrivé au pouvoir par voie démocratique. «Le général Lahoud jouit d’un large soutien des forces politiques qui ont exprimé leur intention de coopérer avec lui. Et je fais moi-même partie de ceux qui ont dit qu’ils étaient disposés a coopérer à fond avec lui», a-t-il indiqué. «De grandes réalisations ont été enregistrées ces neuf dernières années au Liban sur les plans politique, économique et financier, a poursuivi le chef du gouvernement. Il existe une stabilité sur le plan de la sécurité et pour la première fois depuis 35 ans, des élections municipales ont été organisées. Il ne fait pas de doute que de grandes choses ont été accomplies pendant le mandat actuel qui se termine dans deux semaines. Le nouveau régime devra affronter de nombreux défis. Les plus importants concernent la poursuite du processus de reconstruction, l’édification de l’État et des institutions».
«Il n’est pas question que le Liban assure la sécurité d’Israël en contrepartie de la paix. L’État hébreu doit se retirer du Liban-Sud conformément à la résolution 425 qui stipule que l’évacuation doit être inconditionnelle». Devant des dizaines de responsables politiques, de professeurs et d’étudiants réunis dimanche soir dans l’amphithéâtre de...