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Actualités - OPINION

Musique Au palais de l'UNESCO L'orchestre de chambre de l'Union Européenne : le charme discret des éclats tempérés ... (photo)

Ils sont à présent presque des familiers du paysage musical libanais. On retrouve une fois de plus les musiciens de l’Orchestre de chambre de l’Union européenne pour une série de concerts les menant du palais de l’Unesco à l’Assembly Hall (A.U.B.) en passant par Balamand et Saïda, dans un programme éclectique groupant des partitions de Beethoven, Mozart, Sollima et Haydn. Placé sous la houlette de Lavard Skou Larsen, l’Orchestre de chambre de l’U.E. a entamé son premier concert avec le quartet en fa majeur op 14 de Beethoven. Trois mouvements à prédominance de narration vive animent cette œuvre initialement conçue pour être une sonate de piano. Tranquille et soutenu par une mélodie toute en douceur est cet «allegro moderato» dominé par les accents des archets chargés de traits décoratifs. Plus vivant et allègre est ce deuxième mouvement entrecoupé de thèmes secondaires. Brillant et illuminé par de remarquables chromatismes est cet «allegro final» rendant admirablement la fougue et l’impétuosité maîtrisées d’un Beethoven tendrement romantique. Mozart et le concerto basson en si bémol majeur k91. En soliste Diego Chenna (premier prix du concours Fernand Gillet) pour nous entretenir de la force et de la douceur de cet instrument à vent... Légereté de la voix du maître de Salzbourg avec une narration qui ne manque ni de piquant ni d’entrain. Notes fraîches et enjouées dans l’allégro, moments empreints de sentiments sans gravité profonde avec l’andante et un rondo gai et presque espiègle, comme seul Mozart sait nous l’offrir, délicieusement accompagné d’un flot de notes où triomphent à parts égales cordes et bassons. Après l’entracte place à une partition donnant aux cordes des accents séraphiques... Ce n’est guère là une figure de style car la musique de Sollima, ce compositeur d’origine sicilienne, peu connu du grand public, entretient l’auditeur des «altri angeli» (Les autres anges)... Appel sonore requérant l’imagination et l’imaginaire là où; par delà rythmes, cadences et mélodie, se dégage une atmosphère certes insaisissable mais combien aussi insulaire, méditerranéenne... Pour terminer, retour aux prosodies plus conventionnelles avec la Symphonie n52 en do mineur de Haydn, qui déclarait en toute simplicité: «Puisque Dieu m’a donné un cœur joyeux, il me pardonnera de l’avoir servi joyeusement». Œuvre pleine d’originalité, cette symphonie accorde au basson un rôle important et surtout indépendant du reste des basses. Après un brillant «allegro assai», l’andante déploie en douceur des moments d’une tristesse à peine voilée. Mélancolie vite estompée avec un menuetto assez animé pour conclure avec une «finale» presto d’une étonnante concision. Utilisant avec dextérité les ressources particulières de chaque timbre pour décrire ou suggérer, Haydn a su mieux que personne mettre à profit les nouveautés apportées dans le domaine de l’orchestration en ce temps là par Mozart... On savoure sans réserve sa facilité mélodique, sa verve rythmique inépuisable et surtout cet air de liberté qu’il prend dans une narration plus portée à la joie qu’à la tristesse... Charme discret des éclats tempérés pourrait être la paraphrase de cette musique aux contours bien lisses et arrondis... Applaudissement nourris d’un public conquis par un orchestre dont il apprécie la teneur d’un programme toujours soigné et surtout la qualité d’une interprétation au-dessus de tout éloge.
Ils sont à présent presque des familiers du paysage musical libanais. On retrouve une fois de plus les musiciens de l’Orchestre de chambre de l’Union européenne pour une série de concerts les menant du palais de l’Unesco à l’Assembly Hall (A.U.B.) en passant par Balamand et Saïda, dans un programme éclectique groupant des partitions de Beethoven, Mozart, Sollima et Haydn. Placé...