Hommage appuyé de Tlass au général Lahoud

Le ministre syrien de la Défense Moustapha Tlass a rendu hier un hommage appuyé au commandant en chef de l’armée libanaise, le général Emile Lahoud, soulignant que, depuis que ce dernier est à la tête de l’institution militaire, la Syrie est «tranquille sur son flanc droit». M. Tlass s’exprimait lors d’une visite à la famille de l’ancien député Abdallah Racy, décédé il y a quelques années, dans le Akkar, en présence de plusieurs personnalités du Liban-Nord, notamment le ministre de la Santé Sleiman Frangié et l’ancien chef du gouvernement Omar Karamé. «Nous sommes fiers de la coopération et de la coordination entre les deux armées syrienne et libanaise», a ajouté M. Tlass, selon qui le général Lahoud «a réussi à édifier une institution nationale, étrangère à tout esprit confessionnel». «C’est en réalité une grande victoire, car cet homme a réussi à bâtir une armée libanaise nationale, une armée que tous les Libanais respectent. Du Akkar, j’adresse mes saluts au commandement de l’armée libanaise, représenté par le général Lahoud, mon compagnon d’armes de longue date», a dit le ministre syrien. M. Tlass a par ailleurs réaffirmé la position hostile de la Syrie à la proposition israélienne de retrait du Liban-Sud et indiqué que le sommet libano-syrien de Lattaquié devait donner au monde arabe et au reste de la planète une «réponse claire et franche» à cette proposition. Evoquant l’entretien accordé il y a quelques jours à Paris par le président français Jacques Chirac au vice-président syrien Abdel Halim Khaddam et au ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, M. Tlass a rendu hommage à la politique de M. Chirac, et indiqué que les deux responsables syriens lui avaient remis un message du chef de l’Etat syrien Hafez el-Assad, soulignant que la proposition israélienne était «une pure manœuvre». M. Tlass s’est en outre référé à la visite il y a deux mois à Beyrouth de Danielle Platke, la collaboratrice du président de la commission des Affaires étrangères au Sénat américain Jesse Helms, pour dénoncer une tentative de «semer la discorde» entre le Liban et la Syrie. Mlle Platke, que M. Tlass n’a pas hésité à qualifier de «femme de mauvaise réputation», avait notamment critiqué l’omniprésence syrienne au Liban. «Ils ont tenté de semer la discorde entre nous, mais la sagesse des dirigeants libanais et du président Assad a fini par prendre le dessus», selon lui.