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Actualités - CHRONOLOGIE

L'initiative de Netanyahu, une atteinte à la souveraineté libanaise, estime le Conseil des ministres Retrait du Liban-sud : le gouvernement confirme son rejet des propositions israéliennes (photos)

Le gouvernement a confirmé son rejet d’un retrait israélien sous condition du Liban-Sud, en présentant cinq raisons justifiant son refus. La réunion du Conseil des ministres était principalement consacrée hier aux propositions israéliennes, considérées par le Cabinet comme une atteinte à la souveraineté du pays. L’examen de dossiers brûlants, tels que l’échelle des salaires pour le secteur public ou la situation financière de Télé-Liban a été reporté. A l’évidence, le Cabinet ne pouvait pas décider des moyens de financer les nouveaux salaires des fonctionnaires en l’absence de plusieurs ministres. Présidée par M. Rafic Hariri, la réunion s’est tenue à Sanayeh en l’absence des ministres Farès Boueiz, Chawki Fakhoury, Mohsen Dalloul, Michel Eddé, Fawzi Hobeiche, Elias Hanna, Yassine Jaber, Hagop Démirdjian et Walid Joumblatt. Selon les informations officielles fournies par le ministre de l’Information, M. Bassem Sabeh, il n’a pas été question de la tension et du climat fiévreux qui prévalent dans le pays depuis que le projet d’instituer le mariage civil facultatif a été approuvé en Conseil des ministres. Opposé à ce projet qu’il s’était d’ailleurs abstenu de voter, M. Sabeh a minimisé l’importance de la polémique entourant le vote de ce texte. Pour lui, il ne s’agit que d’un «petit détail étant donné les développements» récents, en allusion aux propositions de retrait israélien. Toute idée de repli ne correspondant pas au texte et à l’esprit de la 425 n’est pas acceptable pour le Liban qui s’était empressé mercredi par la voix de ses responsables de réaffirmer son attachement à un retrait inconditionnel. La position libanaise a été officiellement confirmée en Conseil des ministres. Elle s’articule autour des cinq points suivants: — «La dernière proposition israélienne formulée par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu porte en elle les raisons de son rejet car elle est en complète contradiction avec la résolution 425 et lie un retrait des secteurs libanais occupés à des conditions préliminaires ce qui risque d’annuler l’esprit et le texte de cette résolution. — La nouvelle offre fait partie d’une campagne diplomatique et politique qui porte en apparence sur un retrait du Liban-Sud et de la Békaa mais qui en fait porte atteinte à la souveraineté du Liban et vise à l’entraîner à négocier des arrangements de sécurité rejetés par tous les Libanais. — Israël veut que les forces de l’ordre libanaises servent ses propres intérêts et cherche par conséquent à ce que l’armée prenne la place de l’armé d’occupation, ce qui est contraire à la 425 qui prévoit un retrait inconditionnel. Le Liban ou tout Etat qui se respecte et qui tient à sa souveraineté ne peut en convenir. Le gouvernement est responsable à l’égard de son peuple et rejette toute tentative de lui faire assumer des responsabilités vis-à-vis de l’Etat hébreu. — La proposition israélienne d’inclure ce qu’on appelle l’armée de Lahd (Armée du Liban-Sud) dans les arrangements de sécurité est la pire. Non seulement le gouvernement la rejette mais il y voit une invitation franche à punir la résistance qui a défendu le Liban et à récompenser ceux qui ont défendu Israël. — L’équation de «la sécurité avant la paix», avancée par le premier ministre israélien depuis son accession au Pouvoir a prouvé son inutilité car c’est la paix qui assure la sécurité et non le contraire. Le gouvernement libanais réaffirme sa disposition à réactiver les négociations de paix, aux points où elles s’étaient arrêtées sous le mandat du Cabinet israélien précédent, sur la base de la conférence de Madrid et des résolutions qui doivent déboucher sur un retrait israélien du Liban-Sud et de la Békaa, ainsi que sur un retour aux frontières de 1967 au Golan». Ces cinq points ont été exposés par M. Sabeh qui a souligné qu’en début de réunion, M. Hariri avait mis l’accent sur la nécessité d’expliquer les «véritables objectifs israéliens» avant d’exposer les résultats de ses entretiens en Autriche, en France, en Arabie Séoudite et en Syrie, soulignant l’appui des responsables de ces Etats à la position libanaise concernant la concomitance des deux volets libanais et syrien des pourparlers avec Israël et la nécessité d’efforts supplémentaires en vue d’un déblocage du processus de paix. Prié d’expliquer l’accueil international favorable aux propositions israéliennes, le ministre a parlé de «deux discours contradictoires: le premier salue l’offre israélienne et le deuxième affirme le droit du Liban à réclamer un retrait inconditionnel du Liban-Sud sur base de la 425». Il a présenté la récente tournée de M. Hariri en Europe et au Moyen-Orient comme faisant partie d’«une campagne officielle libanaise (opposée à celle que mène l’Etat hébreu) et qui doit être complétée par des contacts avec les frères arabes, notamment avec la Syrie». Il a jugé difficile pour Israël de pouvoir convaincre la communauté internationale de son souhait de se retirer des zones occupées au sud du pays, vingt ans après l’adoption de la 425, affirmant que le Liban poursuivra son offensive diplomatique afin de barrer la route devant les tentatives israéliennes de contourner la conférence de Madrid qui avait jeté, en 1991, les bases du processus de paix. Par ailleurs, M. Sabeh a souligné que le chef du gouvernement s’est arrêté en début de réunion sur «le succès» de l’opération d’émission de bons du Trésor pour un milliard de dollars; «succès» qu’il a présenté comme étant «un nouvel acte de foi dans le pays et dans sa situation économique ainsi que dans la politique financière du gouvernement». M. Sabeh a ensuite souligné que le gouvernement a entamé l’examen d’une série de questions qui n’étaient pas inscrites à son ordre du jour, telles que l’octroi d’une avance à la Banque nationale de développement touristique et industriel, afin qu’il puisse payer ses fonctionnaires, et le relèvement du nombre des moukhtars dans certaines régions. Il a approuvé «la plupart» des points inscrits à son ordre du jour. Concernant les difficultés financières de Télé-Liban, le ministre a indiqué qu’elles ont été passées en revue et qu’il a été décidé de ne pas accepter la démission des membres du Conseil d’administration de la chaîne nationale. M. Sabeh a annoncé qu’il doit tenir en présence du ministre d’Etat aux Finances, M. Fouad Siniora, une réunion avec le conseil d’administration de Télé-Liban pour examiner les moyens envisagés pour sauver cette chaîne. Quant à la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, elle sera à l’ordre du jour de la réunion que le gouvernement tiendra le 15 de ce mois.
Le gouvernement a confirmé son rejet d’un retrait israélien sous condition du Liban-Sud, en présentant cinq raisons justifiant son refus. La réunion du Conseil des ministres était principalement consacrée hier aux propositions israéliennes, considérées par le Cabinet comme une atteinte à la souveraineté du pays. L’examen de dossiers brûlants, tels que l’échelle des...