Commémoration - Le 81e anniversaire de la déclaration Balfour Manifestation anti-Wye Plantation dans les camps palestiniens (photo)

Des centaines de Palestiniens ont manifesté hier dans les camps de réfugiés palestiniens dans toutes les régions du Liban pour protester contre l’accord «traître» de Wye Plantation, conclu fin octobre par l’Autorité palestinienne et Israël. Quelque 700 manifestants, parmi lesquels environ 150 écoliers, ont parcouru les rues du camp de Chatila, en scandant des slogans opposés à l’accord israélo-palestinien. Les manifestations étaient organisées pour coïncider avec le 81e anniversaire de la «honteuse» déclaration Balfour (1917), qui accordait aux juifs un «foyer national en Palestine». La moitié des 350 000 réfugiés palestiniens du Liban vivent dans des conditions déplorables dans douze camps de réfugiés, où une journée de grève générale était largement suivie hier. «Par nos âmes, par notre sang, nous récupérerons la Palestine. La Palestine nous appartient et Jérusalem est notre capitale éternelle», criait un groupe d’enfants et d’adolescents, le poing levé. «Les accords de Madrid, d’Oslo et de Wye Plantation ne sont que des périodes honteuses de l’histoire de la nation arabe», scandait un autre groupe. Une manifestation similaire s’est déroulée dans le camp d’Aïn el-Héloué, à Saïda. Des adolescents, certains vêtus de tenues de combat et arborant des drapeaux palestiniens, ont brûlé des drapeaux israéliens et américains et des pneus à l’entrée du camp. Les habitants des camps du Liban-Nord ont également organisé des manifestations. Côté libanais, le député Hussein Yatim (Beyrouth) a estimé que l’accord de Wye Plantation donnait «une nouvelle vie à la déclaration Balfour». «Notre devoir aujourd’hui est de combattre cette nouvelle promesse», a-t-il ajouté, soulignant son attachement à «l’option de la résistance pour la libération des territoires arabes occupés et le recouvrement des droits arabes spoliés». Pour sa part, l’ancien Premier ministre Amine el-Hafez, qui a été reçu à Baabda par le chef de l’État sortant Élias Hraoui, a estimé que Wye Plantation ne pouvait déboucher que sur des «déceptions», et pour le Liban, sur de nouvelles «menaces». Délégation à Bkerké Par ailleurs, une délégation composée de membres des partis et courants nationalistes libanais et d’organisations palestiniennes hostiles au processus de paix a été reçue hier à Bkerké par le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à qui elle a remis un mémorandum affirmant notamment que l’accord de Wye Plantation était «une extension» de celui d’Oslo (1993) et estimant que «le meilleur moyen pour le Liban de contrer ces accords humiliants consiste à consolider la situation intérieure». Au cours de la rencontre, le patriarche a de son côté exprimé son opposition à l’implantation des Palestiniens au Liban, sans toutefois se prononcer sur l’accord de Wye Plantation. Il a rappelé avoir évoqué cet accord dans une homélie qu’il a prononcée il y a une dizaine de jours. Il avait à cette occasion constaté que cet accord n’apportait rien en soi au Liban, tout en souhaitant qu’il puisse déboucher sur la paix.