Berry : le problème n'est pas le mariage civil car il existe déjà au Liban

C’est une véritable déclaration de guerre contre le confessionnalisme politique que le président Nabih Berry a lancé hier à Nabatiyeh devant une délégation populaire de Kfar Sir. Il a affirmé dans ce cadre que «le problème n’est pas le mariage civil car celui-ci existe déjà au Liban et les jugements qui le concernent sont rendus au nom du peuple libanais». Le chef du Législatif a affirmé dans ce contexte que «le système confessionnel a permis à Israël de s’infiltrer au Liban». «Chacun de nous se croit protégé par sa propre communauté. En réalité, nous cachons en nous un serpent venimeux qui, chaque quelque temps, nous pique et arrive presque à nous tuer (...)». Et M. Berry de poursuivre: «On prétend que la bataille menée à l’heure actuelle est contre la religion. Nabih Berry n’est pas contre la religion et ne lutte pas contre elle. La véritable bataille, a-t-il ajouté, n’est pas celle du mariage civil qui existe au Liban et dont les jugements qui le concernent sont rendus au nom du peuple libanais. Le vrai problème est celui du confessionnalisme politique». Pour le président de l’Assemblée, il s’agit là d’une guerre opposant le Liban d’autrefois au Liban de demain qu’il définit comme suit: «Un Liban arabe où l’identité libanaise est souveraine, ni chiite, ni maronite, ni druze, ni sunnite». Il a ainsi estimé que toutes les crises que le Liban a connues dans son histoire trouvent leur origine dans le confessionnalisme politique. «Israël n’est pas arrivé à entrer au Liban. Il s’est donc infiltré dans nos esprits et dans notre système. Ce n’est qu’à la fin qu’il a décidé d’occuper notre sol», a-t-il conclu à ce sujet. Par ailleurs, concernant les élections municipales, M. Berry a déclaré: «D’aucuns affirment que les municipales pourraient porter atteinte à l’unité du pays. Nous disons, au contraire, que ces élections sont nécessaires, et même indispensables. En effet, le développement (des régions), jusque-là ignoré, deviendra réalité grâce aux municipalités et aux moukhtars», a-t-il dit. Sur un autre plan, le président de l’Assemblée a accusé Israël de vouloir duper l’opinion publique internationale en faisant croire qu’il veut la paix alors que le Liban s’y oppose. «L’Etat hébreu crée de ce fait le prétexte idéal lui permettant de frapper le Sud sans susciter de réprobation», a-t-il affirmé avant de poursuivre: «Aujourd’hui même, il est probable qu’un Cabinet restreint en Israël soit en train de débattre de cette éventualité. Mais je ne crains rien tant que Dieu est avec nous et que nous-mêmes sommes unis. Nous lutterons contre Israël à la frontière et à l’intérieur du système; car c’est le système confessionnel qui a permis à l’Etat hébreu de s’infiltrer au Liban», a affirmé M. Berry.