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Actualités - CHRONOLOGIE

L'armée turque déterminée à purger l'Etat des islamistes

L’armée turque, ennemie acharnée de l’intégrisme musulman, est déterminée à obtenir que l’Etat soit purgé de ses éléments fondamentalistes et les activités de certaines confréries islamiques strictement contrôlées. Selon des informations parues dans la presse turque, les militaires s’apprêtent à demander au gouvernement d’agir tout particulièrement en ce sens, lors de la réunion annuelle, vendredi, du Conseil national de Sécurité (MGK), où ils siègent avec les principaux responsables civils du pays. Les généraux, qui ont réaffirmé vendredi dernier leur rôle prééminent dans la lutte contre le fondamentalisme, exigeront notamment une surveillance étroite de la communauté dirigée par Fethullah Gulen, un ancien prédicateur devenu très influent et à qui ils prêtent l’intention de former un Etat islamique en Turquie. Cette confrérie contrôle un vaste conglomérat économique, dont la pièce maîtresse est un important groupe de presse et un réseau de près de 500 écoles secondaires qui forment quelque 40.000 élèves en Turquie et à l’étranger, notamment dans les républiques turcophones d’Asie centrale. L’obstacle Selon ces mêmes informations, l’armée réclamera également une surveillance stricte des groupes financiers islamiques qui disposeraient de fonds allant jusqu’à 15 milliards de dollars par an. Les militaires insisteront aussi sur une purge de tous les hauts responsables d’obédience islamiste infiltrés au sein de l’Etat, notamment au ministère de la Justice, qui avait été détenu pendant un an, de juin 1996 à juin 1997, par un dur du mouvement islamiste, Sevket Kazan, sous le précédent gouvernement de Necmettin Erbakan. L’armée avait joué un rôle central dans l’éviction du gouvernement de coalition à dominante islamiste de M. Erbakan qui a dû démissionner en juin 1997. Les cadres islamistes dans l’appareil de l’Etat sont considérés par les militaires comme un obstacle à l’efficacité d’une lutte contre l’extrémisme religieux. Dans ce contexte, ils réclament le limogeage d’une trentaine de gouverneurs de province sur 80 et d’autres employés de la fonction publique, pour leurs sympathies envers le fondamentalisme islamique. Ils exigent des mesures plus sévères contre les manifestants qui soutiennent le port du foulard islamique par les étudiantes dans les universités. Selon l’armée, il serait dangereux de faire des concessions aux manifestants antilaïcs car, par la suite, ils en demanderont davantage. Le foulard islamique est l’obsession des militaires et des pro-laïcs, qui le considèrent non pas comme une profession de foi comme l’affirment les islamistes, mais comme un signe idéologique de soutien aux «idées réactionnaires» de retour à la charia (loi coranique). Lundi, le premier ministre Mesut Yilmaz a déjà annoncé une série de mesures de lutte contre le fondamentalisme musulman, cédant à de fortes pressions exercées sur lui par l’armée. Ces mesures prévoient notamment le contrôle des activités des institutions soupçonnées de soutenir ou financer l’intégrisme musulman, la surveillance des émissions des radios et télévisions privées, la modification de la loi sur les manifestations et le renforcement des peines contre les contrevenants aux lois sur l’habillement dans la fonction publique. (AFP-Reuters)
L’armée turque, ennemie acharnée de l’intégrisme musulman, est déterminée à obtenir que l’Etat soit purgé de ses éléments fondamentalistes et les activités de certaines confréries islamiques strictement contrôlées. Selon des informations parues dans la presse turque, les militaires s’apprêtent à demander au gouvernement d’agir tout particulièrement en ce...