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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président du Bundersat a entamé une visite de 20 heures à Beyrouth Shroeder souligne la corrélation entre la paix et le développement économique

C’est une visite de 20h que le président du Bundesrat (le Conseil supérieur du Parlement allemand), M. Gerhard Schroeder, a entamé hier à Beyrouth, dernière étape d’une tournée régionale qui l’a déjà mené en Israël et dans les territoires autonomes. L’objectif de la visite a été présenté comme étant économique, mais le responsable allemand ne pouvait pas ignorer le dossier qui est aujourd’hui au centre des préoccupations des Etats de la région, à savoir la paix au Moyen-Orient. Pour parler cependant du processus de paix, M. Schroeder a choisi un angle économique, soulignant à quel point la paix favorise le développement économique et vice-versa dans un Moyen-Orient en proie au marasme. C’est, en susbtance, l’essence du discours tenu par le responsable allemand au cours des différentes étapes de sa visite beyrouthine qui s’achève ce matin à 11h Candidat du Parti social démocrate (SPD) au poste de chancelier aux élections de septembre prochain, M. Schroëder est également le chef du gouvernement du land de Basse-Saxe. Le Bundesrat qu’il préside est formé des représentants de l’ensemble des laenders de la fédération d’Allemagne. Il est venu au Liban à la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires de Basse-Saxe dans la perspective d’une coopération avec les businessmen libanais et c’est à cette fin qu’une agence de développement économique a été ouverte par ce land au Liban. L’agence a été officiellement inaugurée hier soir lors du Forum économique libano-allemand, à l’hôtel Marriott. Le responsable allemand est arrivé en début d’après-midi à Beyrouth, où un accueil officiel lui a été réservé. Il s’est tout de suite rendu, en compagnie de l’ambassadeur d’Allemagne, M. Peter Wittig, à Koreytem pour un entretien avec le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, qui a offert un déjeuner en son honneur et en l’honneur de la délégation qui l’accompagne. Plus tard, M. Schroeder a reçu la visite du ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt. En début de soirée, il a rendu visite au président de la République, M. Elias Hraoui, puis au chef du Parlement, M. Nabih Berry. Au terme de son entretien avec le chef du gouvernement, le président du Bundesrat a mis l’accent sur l’importance d’instaurer la paix dans la région. «Nous venons d’Allemagne et nous réalisons bien, en raison de notre propre expérience, l’ampleur de votre douleur et de votre aspiration à la paix», a-t-il dit, avant d’aborder la question du processus de paix sous un angle économique. Estimant que la paix nécessite un développement économique, M. Schroeder a jugé que ceux qui la souhaitent doivent soutenir le processus engagé à Madrid. Il a souligné que la délégation économique qu’il préside est intéressée par l’instauration d’une coopération économique avec le Liban. L’importance de cette coordination réside, selon lui, dans le fait qu’«elle favorisera le développement économique dans la région et contribuera par conséquent à une stabilité politique». M. Schroeder a développé les mêmes idées en soirée au cours du Forum économique libano-allemand, à l’hôtel Marriott, devant une foule de personnalités politiques et d’hommes d’affaires libanais et allemands. Placé sous l’égide de l’ambassadeur d’Allemagne, M. Peter Wittig, le Forum a été organisé par le Conseil libano-allemand des affaires que préside M. Toufic Gargour. Des différences idéologiques Après un mot de bienvenue de M. Wittig qui a notamment présenté le président du Bundesrat, M. Schroëder s’est adressé à l’assistance dans sa langue maternelle pour exposer l’objectif de sa visite et faire part de ses impressions au cours de sa tournée. Il s’est dit impressionné par la rapidité avec laquelle le Liban est en train d’être reconstruit, avant d’indiquer que son pays comprend parfaitement les problèmes liés à ce genre d’activités, ayant lui-même vécu la même expérience. Il a réaffirmé la nécessité de stimuler un développement économique dans la région et de relancer dans le même temps le processus de paix. Après avoir indiqué qu’en développant leur coopération avec les Etats de la région, les Allemands ne cherchent pas à se substituer aux Américains dans le cadre du processus de paix et ne peuvent en tout cas pas jouer un rôle fondamental sur ce plan, M. Schroeder a dit réaliser l’existence de nombreux problèmes dans la région «dus pour la plupart aux différences idéologiques». «Mais cela ne doit pas nous pousser à fermer les yeux devant la réalité et, ce qu’il faut, c’est un peu de pragmatisme pour réaliser la paix», a-t-il noté, soulignant que l’Allemagne s’efforcera dans le cadre de l’Union européenne de relancer le processus de paix. Un large sourire taquin aux lèvres, il a à plusieurs reprises fait allusion à son ambition d’accéder au poste de chancelier en remplacement de M. Helmut Kohl, lorsqu’il évoquait ses projets d’avenir. M. Schroeder a mis l’accent sur la nécessité d’une concrétisation de l’accord d’Oslo, faisant valoir que l’Allemagne n’acceptera pas, mais toujours dans le cadre de l’UE, que les arrangements décidés par les Palestiniens et les Israéliens dans la capitale norvégienne restent lettre morte. «Ceux qui pensent que l’accord d’Oslo n’est plus important se trompent parce qu’ils doivent réaliser que les investissements européens dans la région commandent des conditions pacifiques», a-t-il dit. Bien qu’il eut rappelé que le principal but de sa visite est d’ordre économique, le président du Bundesrat a évoqué le problème du fondamentalisme, mais toujours sous un angle économique: «En améliorant les conditions de vie d’une population et en favorisant un développement économique, on assure la meilleure protection contre l’extrémisme», a-t-il fait valoir. Une agence de développement économique M. Schroeder a ensuite fait remarquer qu’au cas où il serait élu chancelier en septembre, il n’a pas l’intention de modifier la politique étrangère de l’Allemagne, la priorité devant être accordée aux dossiers social et économique ainsi qu’à la modernisation de l’Etat. Il a exprimé le souhait que les entretiens entre les hommes d’affaires libanais et allemands débouchent sur la conclusion d’une série d’accords de coopération, avant d’annoncer l’ouverture de l’agence de développement économique représentant la Basse-Saxe au Liban. Il a remis au directeur de ce bureau, M. Ahmed el-Husseini, la plaque à opposer sur la porte d’entrée de ce bureau avant d’espérer pouvoir visiter, une prochaine fois, toutes les régions du Liban, qu’il a comparées au Phénix renaissant de ses cendres. Et parce qu’il a parlé de paix, le responsable allemand a voulu conclure sur la même note en souhaitant à l’assistance d’ «aller en paix» (Maa el-Salama), sans oublier toutefois de saluer l’interprète pour la précision de sa traduction et de rendre un vibrant hommage à M. Wittig et au staff de l’ambassade «qui ont bien compris que les coopérations économique et politique sont étroitement liées». Prenant ensuite la parole, le ministre de l’Economie a mis l’accent sur les opportunités d’investissement au Liban, citant de nombreuses firmes internationales installées dans le pays. A l’instar du responsable allemand, il a mis l’accent sur l’importance d’une paix durable pour promouvoir un développement économique. M. Jaber s’est en outre longuement étendu sur le projet d’accord de partenariat entre le Liban et l’Europe, soulignant que le Liban œuvre d’arrache-pied pour préparer son industrie à la restructuration qui sera générée par un accord euro-méditerranéen et estimant dans le même temps, que l’Europe doit multiplier ses efforts en vue de la conclusion d’un accord de partenariat «en prenant en considération le fait que le Liban agit dans plusieurs secteurs, comme s’il avait adhéré à cet accord». Et pour conclure, il a suivi l’exemple de M. Schroeder en saluant l’assistance par un «Auf Wiedersehen» (au revoir). Dernier à prendre la parole, M. Gargour a exposé les objectifs du conseil libano-allemand des affaires, fondé l’année dernière et dont le principal objectif est de développer le dialogue entre les hommes d’affaires libanais et allemands. Le forum a été suivi d’un cocktail. Aujourd’hui, et avant de prendre l’avion pour Bonn, à 11h, M. Schroeder donnera, au salon d’honneur de l’AIB, une conférence de presse pour exposer les objectifs de sa tournée régionale.
C’est une visite de 20h que le président du Bundesrat (le Conseil supérieur du Parlement allemand), M. Gerhard Schroeder, a entamé hier à Beyrouth, dernière étape d’une tournée régionale qui l’a déjà mené en Israël et dans les territoires autonomes. L’objectif de la visite a été présenté comme étant économique, mais le responsable allemand ne pouvait pas...