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Actualités - CHRONOLOGIE

Election aujourd'hui des présidents régionaux La stratégie du FN provoque une crise au RPR

Le Front national a réussi à troubler le jeu politique avant l’élection, aujourd’hui vendredi, des présidents des conseils régionaux. La politique de la main tendue pratiquée par le parti de Jean-Marie Le Pen a provoqué une véritable crise au sein de la droite modérée française, conduite par le RPR, amenant le président Jacques Chirac à intervenir pour appeler à «ne pas transiger» avec l’extrême-droite. Interrogé sur la polémique autour des alliances de la droite dans ces élections locales avec le FN, le chef de l’Etat n’a cependant jamais mentionné le nom du parti de M. Le Pen. «Il n’est pas très sage d’utiliser ces questions à des fins de polémiques politiciennes ou partisanes et en plus, ça peut être dangereux», a-t-il déclaré. «Je tire de l’élection qui vient d’avoir lieu le sentiment de la protestation qui s’est exprimée, que l’abstention très forte montre qu’il nous faut aujourd’hui nous occuper davantage des vrais problèmes des Français», a-t-il ajouté, s’exprimant pour la première fois sur cette question. «Enfin, j’estime que lorsqu’on a des convictions républicaines, ce qui est mon cas et ce qui est le cas heureusement d’une très grande majorité de Français, il ne faut pas transiger, il faut les respecter, il ne faut pas accepter de compromettre». Prenant la parole lors d’une visite au Salon du Livre, le chef de l’Etat — qui n’était pas intervenu jusqu’ici dans la campagne des élections régionales — a critiqué à mots couverts la mise en garde solennelle du premier ministre Lionel Jospin, quelques heures plus tôt, ainsi que les appels lancés à la droite par des partis et des organisations de gauche. Philippe Séguin, président du RPR, parti dont est issu Jacques Chirac, avait déjà réagi avec vivacité aux propos tenus par le premier ministre. Il avait conseillé à «ceux qui ont pris la responsabilité de mettre en péril la démocratie dans notre pays, en facilitant jour après jour, et à cette heure même par des déclarations sur le perron de l’hôtel Matignon, (la progression) du Front national» d’aller «se regarder dans une glace». «M. Jospin doit sa majorité à la décision des dirigeants du Front national. Alors un bon conseil , si vous pouvez lui transmettre, les leçons, qu’il se les garde!» avait lancé le patron des gaullistes. Lionel Jospin avait estimé, dans sa déclaration, que la conclusion d’alliances entre la droite et le Front national mettrait en «péril» la démocratie et l’image de la France à l’étranger. Il avait jugé de son devoir, «en tant que premier ministre» et «une des autorités de l’Etat», de s’exprimer sur la situation «créée par les tentations, voire par les tentatives d’alliance, entre des responsables régionaux de droite et l’extrême droite». Les «tentatives» dont parle le chef du gouvernement sont bien réelles et ont déclenché une véritable crise, provoquée par une fronde d’élus favorables à une alliance avec le Front national. Les élections régionales de dimanche dernier qui trouveront leur conclusion aujourd’hui vendredi avec la désignation des présidents de régions, ont placé au coude à coude la gauche et la droite dans près de la moitié des 22 régions françaises. Depuis six ans, la droite en contrôlait 20, et n’en garderait que six ou sept sans l’appoint du FN. Devant cette situation, une partie des conseillers élus de la droite modérée sont de plus en plus tentés de passer outre aux consignes de leurs dirigeants nationaux et d’accepter la main tendue par Jean-Marie Le Pen pour garder le contrôle de l’exécutif local.
Le Front national a réussi à troubler le jeu politique avant l’élection, aujourd’hui vendredi, des présidents des conseils régionaux. La politique de la main tendue pratiquée par le parti de Jean-Marie Le Pen a provoqué une véritable crise au sein de la droite modérée française, conduite par le RPR, amenant le président Jacques Chirac à intervenir pour appeler à «ne...