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Actualités - REPORTAGE

Patrimoine - En coopération avec la direction générale des antiquités Mission japonaise dans le Akkar, à la recherche de sites préhistoriques (photos)

Au cœur du haut Akkar, une mission japonaise parcourt depuis deux semaines les dolmens et les quelques vestiges du néolithique. Les membres de l’équipe de l’université de Kokushkan, avec la coopération de la direction générale des Antiquités libanaises, représentée au Nord par M. Anis Chaïa, sont à la recherche de sites préhistoriques dans une région qui s’étend sur 153 kilomètres, à proximité de la frontière libano-syrienne. La découverte d’un site, dont la première période d’habitation date du néolithique, illustre l’importance de ce secteur. Le néolithique est compris entre l’âge de la pierre taillée et l’âge du bronze. Il est considéré comme la période de l’agriculture, de l’élevage et de la vie sédentaire en agglomérations. Le professeur Matsumoto, préhistorien responsable de l’équipe de prospection, précise que cette zone n’a pas été choisie au hasard. «Elle s’étend entre la mer et la montagne, affirme-t-il. Une étude de ces sites nous permettra de tirer des conclusions sur l’évolution de la civilisation humaine, sur le passage de l’homme du nomadisme à la sédentarisation». «Les sites préhistoriques les plus anciens sont dans les montagnes, et les plus récents sur le littoral», dit-il encore. La route de Tripoli à Homs Le deuxième objectif de cette prospection est la découverte de l’ancienne route qui mène de la côte au centre, plus précisément de Tripoli à Homs. Les problèmes ne manquent pas. Le vandalisme et les fouilles clandestines ont à jamais endommagé les sites. «Les dolmens, découverts par le père Tallon, de l’Université Saint-Joseph, sont à peine visibles et identifiables», se désole le Pr Matsumoto. Mais le pire est à craindre : les routes modernes dévastent les sites n’en laissant presque rien. En outre, les pillards recherchent de l’or à l’âge de la pierre… Cependant, l’équipe ne désespère pas, se rebattant sur les silex taillés et les quelques céramiques ramassées sur les sites, qui servent à l’étude et à la datation des vestiges. Pour la recherche des sites, la mission a recours à plusieurs méthodes. La première consiste à suivre les cours d’eau pour vérifier si le matériel n’a pas été drainé du haut des montagnes. Une autre méthode porte sur la localisation des sources, point de ralliement des hommes. Ce travail, la mission l’effectuera pendant deux mois. Grands projets Ce programme de prospection s’inscrit dans un autre projet, plus vaste car portant sur plusieurs pays. Le Pr Matsumoto est membre de l’Association japonaise pour l’archéologie dans l’ouest de l’Asie, dont le premier objectif est la sauvegarde de l’archéologie, surtout celle des pays sortant de guerre. Cette association a pour but de développer des programmes de conservation et de reconstruction pour des sites endommagés par les combats. Le Liban répond à ces critères. Le Pr Matsumoto assure qu’après cette première prospection, il entreprendra des fouilles dans le centre-ville de Beyrouth, et effectuera des travaux de conservation à Beit-Méry. Sur les deux chantiers, il se servira des techniques japonaises les plus modernes et les plus sophistiquées. Mais son ambition, s’agissant du Liban, porte sur l’archéologie sous-marine. «Pour un pays côtier, un tel travail est une nécessité et je rêve de l’accomplir», déclare le Pr Matsumoto.
Au cœur du haut Akkar, une mission japonaise parcourt depuis deux semaines les dolmens et les quelques vestiges du néolithique. Les membres de l’équipe de l’université de Kokushkan, avec la coopération de la direction générale des Antiquités libanaises, représentée au Nord par M. Anis Chaïa, sont à la recherche de sites préhistoriques dans une région qui s’étend...