Vie politique - Entretien de 2h30 entre le président élu et Hariri Le gaspillage dans le collimateur de Lahoud (photo)

Le respect des formes ne doit pas tromper. C’est bel et bien du futur Cabinet qu’ont parlé le président élu Émile Lahoud et le chef du gouvernement Rafic Hariri, au cours d’une séance de travail de 2h30 au Bain militaire. Selon une source bien informée, malgré les réserves verbales exprimées par M. Hariri, les deux hommes «n’ont pas pu ne pas parler du prochain gouvernement». La thèse selon laquelle il n’en sera pas question avant la fin des consultations parlementaires étant peu crédible, puisqu’il n’est un secret pour personne que c’est M. Hariri qui sera appelé à former la prochaine équipe ministérielle. L’un des points abordés serait, en particulier, relatif aux noms des ministres chrétiens, que le général Lahoud souhaite choisir lui-même dans le cadre de son souci de veiller à l’avènement d’un Cabinet équilibré et représentatif. Les grands dossiers qui attendent le général Émile Lahoud ont également été évoqués, assurent les observateurs. Parmi ces dossiers, ceux de la troïka du pouvoir et plus généralement du fonctionnement des institutions, de la réforme administrative, de l’endettement du Liban et de la crise sociale. Une des premières tâches du nouveau régime porterait sur l’assainissement de l’Administration et l’arrêt du gaspillage. D’autres réunions suivront, prévoit-on, avec M. Hariri, le président Hraoui et la direction syrienne. Mais pas avec M. Berry. Consolation : après avoir quitté le Bain militaire, M. Hariri est entré en contact au téléphone avec le président de l’Assemblée nationale. Selon les observateurs, les deux hommes ont évoqué le sujet sur lequel leur désaccord est le plus profond : l’échelle des traitement des salaires, que M. Berry veut soumettre au vote du Parlement. De son côté, Israël a involontairement rendu un grand hommage au général Lahoud, par la voix de son chef d’état-major, qui a déclaré que l’armée libanaise n’avait jamais été une «source d’inquiétude» pour Israël, avant l’entrée en fonction de ce dernier. Ce jugement consolide un peu plus l’unanimité faite autour du nom du président élu.