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Actualités - CHRONOLOGIE

Militant arabe et artisan de l'indépendance (photo)

«Grand militant de la renaissance arabe et un des constructeurs de l’indépendance du Liban». Cette phrase de Georges Naccache écrite le 16 juillet 1952, un an après l’assassinat de Riad el-Solh, constitue le portrait politique qui colle le mieux à la personnalité du chef du premier gouvernement de l’indépendance. Modération et non pas compromission. Tel fut un des principaux traits de la personnalité de celui qui saura trouver le juste milieu entre deux revendications diamétralement opposées: l’unité avec la Syrie et le maintien du mandat français. Cette position donnera naissance au Liban indépendant qui, plus qu’une entité politique, se posera comme modèle de convivialité intercommunautaire. La convivialité, Riad el-Solh y croyait dur comme fer. Et le fait d’avoir hissé les couleurs du royaume arabe à Saïda en 1918, ne l’a pas empêché d’être, quelques années plus tard, parmi les plus fervents partisans d’un Liban indépendant.L’homme au tarbouche a compris que l’indépendance du Liban n’est pas en contradiction avec l’idée arabe, mais au contraire constitue un enrichissement pour l’arabité, parce qu’elle lui donne une dimension pluraliste. Et c’est armé de cette conviction qu’il se rend à Damas en 1919 avec les membres du Conseil d’administration du Mont-Liban pour convaincre le gouvernement du prince Fayçal d’entreprendre une action commune contre les troupes françaises. Après 1920, date de la proclamation du Grand Liban, Riad el-Solh jouera chez les musulmans le rôle que jouera Béchara el-Khoury chez les chrétiens : insuffler au sein de chacune des deux communautés un esprit de modération, en isolant les extrémistes des deux bords et en unissant les forces des pondérés. Petit à petit, la majorité des chrétiens abandonnera l’idée d’une perpétuation du mandat français et celle d’un petit Liban, alors que la plupart des musulmans accepteront l’idée d’un Liban détaché de la Syrie. C’est à l’école des jésuites de Beyrouth que Riad el-Solh a sans doute appris à mieux connaître les chrétiens, comme c’était à Istanbul qu’il s’était laissé gagner par la fièvre nationaliste arabe. Condamné à mort par les autorités ottomanes, exilé par la puissance mandataire, emprisonné dans la citadelle de Rachaya avec les pères de l’indépendance, assassiné à Amman par un militant du Parti syrien national social pour venger l’exécution de son fondateur Antoune Saadé, Riad el-Solh retrouve enfin sa place au cœur de Beyrouth.
«Grand militant de la renaissance arabe et un des constructeurs de l’indépendance du Liban». Cette phrase de Georges Naccache écrite le 16 juillet 1952, un an après l’assassinat de Riad el-Solh, constitue le portrait politique qui colle le mieux à la personnalité du chef du premier gouvernement de l’indépendance. Modération et non pas compromission. Tel fut un des...