Présidentielle - Tout est prêt, place de l'Etoile Après l'élection, Berry accompagnera Lahoud chez Hraoui (photo)

Tout est fin prêt pour le scrutin présidentiel qui aura lieu ce matin, à 11 heures, place de l’Étoile. Réuni en collège électoral, le Parlement tiendra une réunion brève et succincte de près d’une demi-heure pour élire le commandant en chef de l’armée, le général Emile Lahoud, à la présidence de la République. Un scrutin sans surprise qui aura lieu en présence des membres du corps diplomatique et qui marquera sans doute une nouvelle étape dans le difficile processus de redressement sur la scène locale. Avant même d’être élu, le général Lahoud bénéficie de l’appui des différents milieux politiques. Le Premier ministre Rafic Hariri a ainsi réaffirmé hier qu’il était disposé à «coopérer entièrement» avec le nouveau chef de l’État. Réuni hier à Koraytem à la résidence du chef du gouvernement, le bloc parlementaire de M. Hariri devait décider «à l’unanimité» d’appuyer la candidature du commandant en chef de l’armée. Au cours des dernières quarante-huit heures, M. Hariri – qui se rendra demain à Damas – a réuni ses plus proches collaborateurs afin de les inviter à collaborer avec le nouveau régime. Après avoir déjà reçu le soutien décisif et crucial du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, le successeur du président Hraoui a également bénéficié hier de l’appui de l’Union des ligues chrétiennes. Réunie sous la présidence de M. Pierre Hélou, président de la Ligue maronite, l’Union a exprimé sa satisfaction au sujet de «l’unanimité politique et populaire qui se manifeste autour du général Lahoud». L’impression qui prévaut dans les milieux politiques loyalistes proches de M. Hariri est qu’il existe une volonté en haut lieu, au niveau des «décideurs», de donner, dès le départ, au régime du général Lahoud un prestige et un halo qui permettraient de rétablir un certain équilibre interne dans l’exercice et le partage du pouvoir. Cela expliquerait le souci apparent de M. Hariri de refuser toute discussion (publique) concernant le prochain gouvernement avant que le général Lahoud ne prenne en charge ses nouvelles fonctions. La procédure protocolaire Le nouveau régime sera ainsi placé, d’entrée de jeu, sous le signe de l’édification de «l’État des institutions». Mais, pour l’heure, nous n’en sommes pas encore là, et les yeux seront braqués aujourd’hui, dès 11 heures, sur la place de l’Étoile et le palais de Baabda. Après le scrutin, le chef du Législatif se rendra chez le général Lahoud pour l’accompagner au Palais présidentiel en vue d’un entretien protocolaire avec le chef de l’État. Le président élu sera accueilli dans la cour du palais de Baabda par le chef de la garde présidentielle. Après avoir passé en revue un détachement de la garde présidentielle, le général Lahoud sera reçu à l’entrée du palais par le chef du protocole. Le chef du Législatif et le président élu seront ensuite reçus par M. Hraoui pour un court entretien. Loin de la procédure protocolaire, de nombreux calicots à la gloire du général Lahoud ainsi que des milliers de photos du successeur du président Hraoui ont fait leur apparition au cours des dernières vingt-quatre heures dans plusieurs régions du pays. A Baabdate, village natal du général Lahoud, les rues et les places de la localité ont été ornées d’immenses drapeaux libanais et de portraits du commandant de l’armée. Selon certaines informations, le général Lahoud pourrait publier aujourd’hui, peu de temps après son élection, un communiqué dans lequel il exprimerait le souhait de ne pas recevoir les félicitations des délégations populaires après le scrutin présidentiel. Notons, enfin, que la direction générale des FSI n’avait prévu hier soir aucune mesure de circulation particulière à l’occasion de la séance parlementaire de ce matin.