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Actualités - ANALYSE

Présidentielles : une nouvelle tentative d'ouvrir la bataille...

En septembre dernier, le président Rafic Hariri s’était fait taper sur les doigts par les décideurs parce qu’en affirmant que le mandat de M. Elias Hraoui n’allait pas être reconduit — alors que personne ne lui demandait rien — il ouvrait bien trop tôt la bataille des présidentielles. Aujourd’hui, c’est M. Michel Murr qui relance les dés, à travers les propos en forme de brûlot tenus en faveur de l’amendement de l’article 49 à l’issue d’une entrevue avec le président Hraoui. Le vice-président du Conseil a ainsi mis en émoi toute la République et il a été aussitôt bombardé de questions inquiètes par différents pôles, les présidents Berry et Hariri en tête. Faisant écho aux dénégations de Baabda, qui indiquait que le sujet n’avait pas été abordé au cours de l’entretien, le ministre de l’Intérieur a expliqué aux demandeurs qu’il n’avait fait qu’exprimer un point de vue personnel, en réponse à une interrogation de journaliste et que sa langue avait pour ainsi dire fourché. Il n’empêche qu’en raison de sa solide réputation de tacticien habile, M. Murr ne parvient à convaincre personne qu’il s’agissait là d’un simple lapsus. Et beaucoup lui prêtent l’intention de tenter, par le biais de la question de l’article 49, de lancer pour de bon la campagne des présidentielles. Peut-être, selon certaines mauvaises langues, «pour court-circuiter, en empoisonnant le climat politique, ces municipales que, malgré ses affirmations, l’Intérieur ne serait toujours pas prêt à organiser en mai». Mais d’autres pensent que M. Murr agit peut-être sur conseil, les décideurs estimant qu’il est déjà temps de gratter l’écorce pour voir ce qu’il peut en sortir, et pour amener les différentes parties intéressées à commencer à prendre position par rapport à des présidentielles qui pourraient être anticipées… La crise irakienne «Effectivement, estime un ancien ministre, maintenant que la crise irakienne est terminée, tout peut aller brusquement très vite sur le front des négociations israélo-arabes, surtout après le prochain passage dans la région du secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan. Or, c’est ce dossier qui conditionne principalement, comme nul ne l’ignore, les présidentielles libanaises comme bien d’autres questions dites locales. Meneurs du jeu, les Syriens ont objectivement intérêt à pouvoir disposer d’un large éventail de choix, donc à tout préparer, la prorogation comme son inverse, c’est-à-dire le départ prématuré du chef de l’Etat ou encore l’élection du général Emile Lahoud». Nombre de déclarations peu claires Mais un autre ancien ministre regrette pour sa part qu’on «oublie que les responsables d’aujourd’hui, tous sans exception, ont à leur passif un nombre incroyable de déclarations peu claires ou qu’ils ont dû rétracter. Souvenons-nous du déploiement de l’armée au Sud dont on avait parlé un peu trop vite en 93; souvenons-nous de la mise en accusation de la troïka pour concussion par l’un de ses membres; souvenons-nous également des pronostics d’un autre président sur les présidentielles… Il n’est donc pas exclu que M. Murr, comme il le souligne lui-même, se soit laissé séduire personnellement par l’idée d’un amendement de l’article 49 et, dans son ardeur, ait laissé entendre que M. Hraoui n’était pas loin de partager ce point de vue. L’erreur est après tout humaine et le machiavélisme n’est sans doute pas l’apanage de tous...». Et de conclure en relevant que «les décideurs ne mentent sûrement pas quand ils répètent qu’ils ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper de faux problèmes comme les querelles ou les présidentielles libanaises. D’autant que, contrairement à ce que certains soutiennent, tout comme ils l’ont montré en 1995, ils n’ont pas à se soucier de préparer quoi que ce soit: il leur suffit de claquer des doigts pour faire exécuter immédiatement leurs volontés». Ph. A.-A.
En septembre dernier, le président Rafic Hariri s’était fait taper sur les doigts par les décideurs parce qu’en affirmant que le mandat de M. Elias Hraoui n’allait pas être reconduit — alors que personne ne lui demandait rien — il ouvrait bien trop tôt la bataille des présidentielles. Aujourd’hui, c’est M. Michel Murr qui relance les dés, à travers les propos en...