Actualités - OPINION
Un parlement souverain
Par HADDAD Scarlett, le 08 octobre 1998 à 00h00
Le nouveau président de la République a été choisi. Il reste encore à l’élire, pour respecter les formes démocratiques. Et les 128 députés, enfin détenteurs du «mot d’ordre» secret – qui d’ailleurs ne l’est plus pour personne – pourront enfin accomplir leur devoir national. Non pas que ce procédé soit nouveau au Liban, la plupart des échéances présidentielles s’étant le plus souvent résumées à une nomination effectuée par des «autorités occultes et toujours suprêmes». Mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à le dénoncer, dans l’espoir que cela change un jour. Certes, le vice-président de la Chambre, Elie Ferzli, a affirmé que ce mot d’ordre est le résultat de consultations libano-syriennes, et c’est sans doute vrai, vu les spéculations multiples parues au cours des dernières semaines dans les médias libanais, chacune reflétant l’opinion d’une partie ou d’un courant local. Mais n’aurait-il pas mieux valu préserver un peu la dignité des députés et, par conséquent, celle du peuple tout entier? D’aucuns diront que nous n’en sommes plus là et que, ce qui compte, c’est la personne du futur président, porteuse d’espoir de changement pour de nombreux Libanais. Mais justement, le changement ne devrait-il pas commencer par ces détails de forme, qui, même s’ils ne touchent pas au fond, jettent un certain discrédit sur l’opération électorale? Ce n’est en tout cas pas ainsi que la troïka, qui a répété à l’envi qu’elle avait délégué ses pouvoirs en matière d’élection présidentielle à M. Hafez el-Assad, nous convaincra qu’elle œuvre réellement pour l’État de droit.
Le nouveau président de la République a été choisi. Il reste encore à l’élire, pour respecter les formes démocratiques. Et les 128 députés, enfin détenteurs du «mot d’ordre» secret – qui d’ailleurs ne l’est plus pour personne – pourront enfin accomplir leur devoir national. Non pas que ce procédé soit nouveau au Liban, la plupart des échéances...
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