Le tribunal militaire a interrogé hier les 19 inculpés dans l'affaire du réseau pro-israélien

Avec la rentrée judiciaire, le tribunal militaire permanent a repris son rythme de croisière au grand dam des journalistes. Ses audiences se prolongent en effet tard en soirée. Hier, c’était ainsi le tour du procès des 79 membres du réseau pro-israélien, démantelé en août dernier. Le mois dernier, l’audience d’ouverture ayant été rapidement expédiée pour cause de délais à respecter, c’est hier donc que ce procès est entré dans le vif du sujet. Le brigadier Hussein Chahine, qui préside le tribunal, a entrepris l’interrogatoire des 19 inculpés arrêtés, serrés les uns contre les autres dans le box des accusés. L’acte d’accusation établi par le colonel Jean Salloum ayant été très succinct, tout le monde attendait des révélations, au cours des interrogatoires. De fait, quelques inculpés ont nié les charges retenues contre eux et d’autres, par contre, sont passés aux aveux. On se souvient que ces personnes avec 34 autres actuellement en fuite, et qui sont désormais jugées par contumace, avaient monté un réseau chargé de fournir des renseignements sur le Hezbollah, l’armée libanaise et l’armée syrienne à l’ennemi israélien. Le réseau comptait parmi ses membres de nombreux bergers qui connaissent à la perfection le terrain du Sud et peuvent ainsi deviner les chemins empruntés par les résistants. Les dix-neuf inculpés arrêtés sont: Leïla Jaber, Iman Youssef, Ghada Raslan, Rita Aoun, Farès Abou Assi, Roger Badawi (fonctionnaire à la Sûreté générale), Ghaleb Massoud, Khaled Moghamès, Sélim Hammoud, Nader Abdel Samad, Walid Ghacham, Ahmed Farès, Hanna Keyrouz, Hani Khattar, Raouf Soueid, Naji Abou Tourabi, Houssam Amine, Chibli Farhat et Karim Abou Alaa (fonctionnaire des douanes). À des degrés différents, ils sont tous accusés d’avoir travaillé pour la section 504 du Shabbak (une branche des services de renseignements israéliens dont le champ d’action est strictement limité au Liban et à la Syrie), souvent pour des sommes relativement dérisoires d’ailleurs. Ce réseau avait aussi pour mission d’enrôler des agents pour le compte de l’ennemi au sein de l’armée syrienne et du Hezbollah. Le procès est loin d’être achevé et on s’attend encore à des rebondissements. D’autant que les autorités cherchent toujours à identifier les 26 membres du réseau dont les noms restent encore inconnus. Selon certaines sources, l’enquête aurait d’ailleurs progressé à ce sujet.