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Actualités - CHRONOLOGIE

Moscou freine les velléités guerrières de l'OTAN Kosovo : la parole est toujours à la diplomatie

Les perspectives d’une intervention militaire occidentale au Kosovo paraissaient hier moins imminentes du fait des difficultés des grandes puissances à dégager une position commune (VOIR PAGE 8). Le président Bill Clinton a réaffirmé que l’OTAN devait être «prête à agir» dans le conflit au Kosovo si le président Slobodan Milosevic ne remplissait pas toutes les obligations imposées par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais alors qu’une réunion informelle exceptionnelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l’OTAN avait été envisagée pour jeudi, l’idée a été abandonnée au profit d’une réunion du groupe de contact sur l’ex-Yougoslavie. Outre les membres de l’OTAN États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie, ce groupe comprend aussi la Russie. Or Moscou constitue le nœud gordien pour une intervention après avoir menacé d’un retour à la guerre froide si elle était lancée. Selon le quotidien britannique «The Times», la Russie a fourni — soit par les canaux officiels soit par des réseaux souterrains — de nouveaux équipements de défense antiaérienne à Belgrade qui auraient sérieusement renforcé l’efficacité de son dispositif. Le président russe Boris Eltsine s’est déclaré «sérieusement inquiet» du fait que «certaines forces» au sein de l’OTAN continuent à appeler à une action militaire dans les Balkans et son ministre de la Défense, Igor Sergueiev, a trouvé le soutien de son homologue grec Akis Tsohatzopoulos pour refuser l’éventualité d’une solution militaire au profit d’une «solution diplomatique». Le président Clinton a de son côté déclaré que l’OTAN devait être prête à agir si les conditions de l’ONU «n’étaient pas remplies». «J’espère et je prie pour qu’il (le président Milosevic) les remplisse», a ajouté M. Clinton. L’émissaire américain Richard Holbrooke a poursuivi mercredi de nouveaux entretiens avec le président yougoslave pour tenter de l’amener à respecter les résolutions des Nations unies sur le Kosovo. M. Holbrooke avait déjà tenté sans succès de persuader le président yougoslave de la détermination de l’OTAN à mener des frappes aériennes contre des objectifs en Serbie s’il ne retirait pas ses forces du Kosovo comme l’exige l’ONU. Consensus M. Holbrooke doit rencontrer jeudi le secrétaire d’État américain Madeleine Albright à Bruxelles pour lui faire un compte-rendu de sa mission. Mme Albright s’entretiendra également avec le secrétaire général de l’OTAN Javier Solana. Ce dernier a déclaré mercredi à Bruxelles que l’OTAN pouvait agir au Kosovo «par elle-même» en réponse à une question sur la nécessité ou non d’une nouvelle résolution de l’ONU pour autoriser un recours à la force contre Belgrade. Cette question faisait néanmoins toujours l’objet de positions floues et fluctuantes de la part des pays membres. À l’OTAN, un responsable ayant requis l’anonymat précisait qu’il y avait «un consensus croissant entre les alliés sur ce qu’ils doivent considérer comme une «base légale solide» à une intervention armée», à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil permanent de l’OTAN (ambassadeurs), exclusivement consacrée au Kosovo. Au cours de cette rencontre, les alliés ont examiné un plan d’opération pour une attaque aérienne contre des objectifs serbes au Kosovo ou dans le reste de la Serbie, un projet de déploiement de troupes terrestres dans la province serbe et les règles d’ouverture du feu liées à une action de force. «Des décisions» concernant ces sujets «seront prises dans les prochains jours», a indiqué le responsable de l’OTAN, en évoquant la possibilité de réunions du Conseil permanent ce week-end. D’ici là, des processus internes aux pays membres de l’OTAN pour pouvoir prendre une décision de recourir à la force se poursuivent, a-t-il fait valoir.
Les perspectives d’une intervention militaire occidentale au Kosovo paraissaient hier moins imminentes du fait des difficultés des grandes puissances à dégager une position commune (VOIR PAGE 8). Le président Bill Clinton a réaffirmé que l’OTAN devait être «prête à agir» dans le conflit au Kosovo si le président Slobodan Milosevic ne remplissait pas toutes les...