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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise syro-turque : Ankara brandit la menace de mesures dissuasives

Le Premier ministre turc, Mesut Yilmaz, a annoncé que son gouvernement avait décidé de prendre «des mesures dissuasives» contre la Syrie, alors que Damas demandait de son côté à Ankara de fournir des «preuves» de la présence sur son territoire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). C’est la première fois que M. Yilmaz parle de «mesures dissuasives» depuis que la tension est brusquement montée la semaine dernière entre la Turquie et la Syrie, accusée de fournir un soutien logistique au PKK, en rébellion armée contre Ankara, et d’abriter sur son sol son chef, Abdullah Ocalan. «Le gouvernement turc a décidé de prendre toutes sortes de mesures dissuasives si la Syrie continue à soutenir l’organisation séparatiste PKK et à nier ce soutien», a déclaré Mesut Yilmaz devant les députés. Plus tard, dans une déclaration commune signée par tous les chefs des partis représentés à l’Assemblée nationale, le parlement turc a averti la Syrie qu’elle subirait les «conséquences» du soutien qu’elle fournit au PKK. Le président turc, Suleyman Demirel, a de son côté déclaré avoir expliqué à son homologue égyptien, Hosni Moubarak, qui a effectué mardi une visite à Ankara pour tenter de désamorcer la tension turco-syrienne, que la Turquie était «très sérieuse». Damas, qui rejette les mises en cause turques, a demandé à la Turquie, par l’intermédiaire de l’Egypte, d’apporter des preuves de ses accusations. Selon un diplomate arabe qui a requis l’anonymat, les dirigeants syriens ont affirmé au président Moubarak qu’ils étaient «prêts à coopérer» pour faire baisser la tension avec Ankara. «Que les Turcs nous donnent des preuves, des indices, des indications, cela pourrait nous faciliter la tâche et les satisfaire, puisqu’ils sont si sûrs de leurs accusations», ont affirmé les dirigeants syriens au président égyptien. Damas aurait en outre accepté une réunion au niveau d’experts des deux pays dans le cadre de l’accord anti-terroriste signé entre les deux pays en 1992 qui s’était soldé à l’époque par la fermeture du principal camp d’entraînement du PKK dans la Békaa, à 2 km de la frontière syrienne. Pour Damas, «les déclarations agressives des dirigeants turcs visent à provoquer la Syrie, à faire monter la tension et à affaiblir la sécurité de la région, ce qui correspond aux intérêts d’Israël», a déclaré le secrétaire général adjoint du parti Baas au pouvoir, M. Abdallah al-Ahmar, cité par la presse syrienne. Cette tension provoque l’inquiétude de certains pays et organisations qui souhaitent un règlement de la crise par le dialogue. Selon le chef de la diplomatie égyptienne Amr Moussa, «il y a consensus arabe sur deux points: d’abord, les problèmes existant entre la Turquie et la Syrie ne nécessitent pas une action militaire mais un dialogue immédiat, et ensuite, toute action militaire aura des répercussions graves sur la région». M. Moussa a assuré que la crise syro-turque «peut être contenue par la diplomatie bien que la situation soit compliquée». L’opposition égyptienne a demandé à la Ligue arabe d’activer le traité arabe de défense commune pour soutenir la Syrie face à une éventuelle action militaire turque. Ce traité, signé en 1950 mais qui n’a jamais été appliqué, considère toute agression contre un pays membre de la Ligue comme une agression contre tous les pays arabes et prévoit le cas échéant une assistance immédiate de tous les concernés. Pour désamorcer la crise, Ankara réclame que Damas cesse entièrement son soutien logistique et militaire au PKK, empêche l’infiltration des rebelles du PKK en territoires irakien et turc depuis le sol syrien, renonce à présenter de manière «déformée» sur la scène internationale la coopération militaire turco-israélienne et abandonne sa revendication sur la province turque de Hatay, frontalière de la Syrie. (AFP)
Le Premier ministre turc, Mesut Yilmaz, a annoncé que son gouvernement avait décidé de prendre «des mesures dissuasives» contre la Syrie, alors que Damas demandait de son côté à Ankara de fournir des «preuves» de la présence sur son territoire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). C’est la première fois que M. Yilmaz parle de «mesures dissuasives» depuis que la...