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Actualités - CHRONOLOGIE

Monicagate : la Chambre engage un débat sur une possible destitution de Clinton (photo)

La commission judiciaire de la Chambre des représentants se préparait hier soir, pour la troisième fois de son histoire, à ouvrir une enquête formelle en vue de la destitution d’un président des États-Unis. Les 37 membres de la commission — 21 républicains et 16 démocrates — devaient décider s’il y a lieu, au vu du rapport présenté le mois dernier par le procureur spécial Kenneth Starr, de lancer une enquête préliminaire sur le rôle du président Bill Clinton dans le scandale Lewinsky. Le vote de la commission devra être avalisé — probablement en fin de semaine — par l’ensemble des 435 membres de la Chambre. L’enquête, qui sera menée par la commission, ne préjuge pas de l’ouverture formelle d’une procédure de destitution, mais constitue un premier pas symbolique dans le débat sur sa tenue. «Nous ne sommes pas ici aujourd’hui pour décider s’il faut ou non destituer M. Clinton. Nous ne sommes pas ici pour juger qui que ce soit», a affirmé le président républicain de la commission Henry Hyde. «Nous sommes ici pour répondre à une seule et simple question: sur la base de ce que nous savons à ce stade, est-il de notre devoir d’aller plus loin ou faut-il laisser tomber», a-t-il ajouté. Démocrates et républicains étaient d’accord pour mener une telle enquête, mais divergeaient sur son envergure et la durée de temps nécessaire pour la mener à bien. Le chef de file démocrate à la commission, John Conyers, a estimé que M. Starr, en avançant dans son rapport 11 motifs susceptibles d’entraîner la destitution du président, en appelait «au spectre du Watergate». Mais «il ne s’agit pas du Watergate», a affirmé M. Conyers, parlant du scandale qui avait entraîné la démission du président Richard Nixon en 1974. «Il s’agit d’une liaison extraconjugale», a-t-il ajouté, parlant de la liaison du président et de Monica Lewinsky, ex-stagiaire à la Maison-Blanche. Pour James Sensenbrenner, un membre républicain de la commission, «le président a manqué à son serment de dire la vérité» en mentant à la justice sur la nature de ses relations avec Monica Lewinsky. «Une enquête en destitution est nécessaire pour aller au fond de cette sale affaire», a-t-il ajouté. La Maison-Blanche pour sa part a appelé hier à une procédure rapide pour mettre un terme à cette affaire qui empoisonne la vie publique américaine. «Nous ne pensons pas qu’il y ait quoi que ce soit ici qui justifie la destitution», a affirmé le porte-parole du président Joe Lockhart. «Nous estimons que le président mérite un processus qui est juste, non partisan, ciblé et qui soit rapidement conclu», a-t-il ajouté. M. Hyde estime souhaitable de venir à bout de cette affaire d’ici la fin de l’année, mais rejette les appels de la minorité démocrate pour fixer une date arbitraire — fin novembre — pour ce faire. Par ailleurs, les républicains rejettent les tentatives démocrates pour limiter l’enquête à la seule affaire Lewinsky. Ils estiment que la commission a le devoir de se pencher non seulement sur les accusations avancées par M. Starr, mais sur toute autre accusation qui viendrait à être soulevée à l’encontre du président dans le cadre d’autres «affaires» examinées par le procureur ou par des commissions du Congrès. Celles-ci comprennent notamment l’affaire Whitewater, un scandale politico-financier qui remonte à l’époque où M. Clinton était gouverneur de l’Arkansas, l’affaire du «Travelgate», la mise à pied d’employés du service des voyages officiels de la Maison-Blanche, de l’affaire «Filegate», la découverte de dossiers du FBI (Sûreté fédérale) à la Maison-Blanche, et éventuellement des scandales de financement de campagne. Les républicains, selon Barney Frank, un démocrate à la commission, veulent élargir cette enquête dans le seul but de rechercher une action criminelle. L’enquête, selon Robert Wexler, un autre membre démocrate de la commission, «rivalise avec le McCarthysme dans ses sinistres objectifs». Le vote de la commission devait intervenir probablement aujourd’hui après la présentation par les avocats de la commission des arguments pour et contre l’ouverture d’une enquête. (AFP, Reuters)
La commission judiciaire de la Chambre des représentants se préparait hier soir, pour la troisième fois de son histoire, à ouvrir une enquête formelle en vue de la destitution d’un président des États-Unis. Les 37 membres de la commission — 21 républicains et 16 démocrates — devaient décider s’il y a lieu, au vu du rapport présenté le mois dernier par le procureur...