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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo : Holbrooke à Belgrade, émissaire de la dernière chance

Les autorités yougoslaves ont affiché la fermeté en affirmant hier que leur pays se «défendrait par tous les moyens» en cas de frappes de l’OTAN, mais se sont déclarées prêtes à accueillir au Kosovo une mission de l’OSCE et ont annoncé un retrait partiel des forces de sécurité serbes de la province (VOIR PAGE 8). L’émissaire américain Richard Holbrooke est arrivé hier après-midi à Belgrade pour tenter de persuader le président yougoslave Slobodan Milosevic que l’ONU avait la ferme intention de faire appliquer ses résolutions sur le conflit au Kosovo. Réunis à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont espéré que «le dernier message» au président Milosevic que constitue la visite de M. Holbrooke «sera entendu». La dernière résolution (1199) du Conseil de sécurité, votée le 23 septembre, exigeait l’arrêt des combats et le retrait par Belgrade de ses forces de sécurité du Kosovo ainsi que l’ouverture de négociations avec les Kosovars sur l’avenir du territoire. Les représentants des Albanais du Kosovo ont cependant rejeté hier la proposition de reprise du dialogue présentée la semaine dernière par Belgrade. «Il est inacceptable pour nous que se tiennent de prétendues négociations pendant que l’on tue des civils et que l’on brûle des villages», a déclaré le négociateur en chef albanais Fehmi Agani, dans une lettre adressée à son homologue serbe Ratko Markovic. Lors d’une session du Parlement yougoslave consacrée à la situation au Kosovo, le Premier ministre Momir Bulatovic a demandé aux députés de «constater que la Yougoslavie (RFY — Serbie et Monténégro) est exposée à un danger de guerre imminent». «Les menaces d’intervention armée (de l’OTAN) sont très sérieuses et doivent être acceptées comme telles», a souligné le Premier ministre, ajoutant toutefois que la RFY restait «attachée à la paix et au règlement de toutes les questions litigieuses par le dialogue et l’entente». Le chef du gouvernement a assuré que «toute action armée» avait cessé dans la province le 28 septembre et que «cinq des dix détachements» des forces spéciales de police qui étaient déployées dans la province en avaient été retirés. Les cinq autres ont regagné leurs bases à l’intérieur du Kosovo, de même que «six groupes de combat» de l’armée yougoslave, a-t-il affirmé. Dans un rapport hier sur le Kosovo, le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan affirme que Belgrade a violé nombre de ses obligations, mais laisse le soin au Conseil de sécurité d’en tirer les conclusions. Les quinze membres du Conseil doivent se réunir aujourd’hui mardi pour envisager les suites à donner à ce rapport. L’OTAN avait indiqué que, sur la base du rapport de M. Annan, elle pourrait décider dans les prochains jours d’une intervention militaire contre des objectifs serbes, pour contraindre le président Milosevic à relâcher son étreinte sur le Kosovo. Toutefois, des responsables du Pentagone ont estimé hier qu’après le début de retrait des forces serbes la perspectives d’une action militaire semblait s’éloigner. M. Annan affirme que les forces serbes ont commis des atrocités, que leur retrait n’est que partiel et qu’un «désastre humanitaire» est à craindre après sept mois de conflit dans cette province serbe peuplée à 90% d’Albanais. (AFP)
Les autorités yougoslaves ont affiché la fermeté en affirmant hier que leur pays se «défendrait par tous les moyens» en cas de frappes de l’OTAN, mais se sont déclarées prêtes à accueillir au Kosovo une mission de l’OSCE et ont annoncé un retrait partiel des forces de sécurité serbes de la province (VOIR PAGE 8). L’émissaire américain Richard Holbrooke est arrivé...