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Actualités - CHRONOLOGIE

Le sommet Assad-Hraoui a tranché Lahoud pratiquement assuré de la présidence Prochaine étape, l'amendement constitutionnel Scrutin prévu avant le 20 octobre (photo)

A la surprise générale, le sommet décisif Hraoui-Assad attendu depuis plusieurs semaines a finalement eu lieu hier d’une manière impromptue. Et il a débouché sur le choix du nouveau président de la République: le commandant en chef de l’armée, le général Émile Lahoud, devrait être élu par la Chambre d’ici à deux semaines à la Première Magistrature de l’État. Le gouvernement sera appelé sous peu à transmettre au Parlement un projet de loi en vue d’amender la clause de l’article 49 de la Constitution interdisant aux fonctionnaires de la première catégorie d’être élus à la présidence de la République «durant l’exercice de leurs fonctions et même durant les deux années qui suivent leur démission et la cessation effective de leurs activités, ou leur mise à la retraite». Cet amendement constitutionnel nécessitera la convocation d’une session extraordinaire de la Chambre sur proposition du chef de l’État. Cette procédure sera officiellement enclenchée à la faveur d’un Conseil des ministres qui se tiendra probablement jeudi, après le retour à Beyrouth, demain soir, du chef du gouvernement Rafic Hariri. Le Premier ministre s’est rendu hier soir à Ryad où il doit être reçu par le roi Fahd d’Arabie Séoudite pour un tour d’horizon de la conjoncture régionale. Paradoxalement, la recrudescence de la tension entre Damas et Ankara pourrait avoir eu pour effet de précipiter le choix qui a été consacré hier lors du sommet Hraoui-Assad, l’objectif recherché étant de couper court rapidement à tout flottement sur la scène locale en raison, précisément, de la situation délicate au plan régional. L’impression qui prévalait jusqu’à dimanche soir dans les milieux politiques locaux était pourtant que la détérioration des rapports syro-turcs aurait pour conséquence de retarder le dénouement de l’épisode de la présidentielle. Mais, subitement, le chef de l’État a pris hier matin, peu avant 10 heures, la route de Damas après avoir eu, tard dans la soirée de dimanche, un entretien téléphonique avec le président Assad. Avant son arrivée à Damas, le président Hraoui avait souligné que ses entretiens avec son homologue syrien seraient axés sur la tension entre la Syrie et la Turquie, le dossier de la présidentielle étant à ses yeux «secondaire». Il reste que ce même dossier ainsi que les premières grandes décisions que sera amené à prendre le nouveau régime ont été au centre de la rencontre entre les deux chefs d’État. Et, d’ores et déjà, trois noms sont avancés, d’emblée, pour succéder au général Lahoud à la tête de l’armée. Il s’agit des brigadiers Lucien Mkari, Farès Soufiya ou Michel Harrouk. Ces différentes questions auraient été évoquées au cours des deux réunions en tête à tête, entrecoupées d’un déjeuner en présence des hauts dirigeants syriens, que les présidents Hraoui et Assad ont tenues en fin de matinée puis en début de soirée à Damas. Le départ à Damas Le président Hraoui était arrivé vers 10 heures 30 au poste frontière syrien de Jdeidet Yabous où il a été accueilli par le chef des services de renseignements syriens au Liban, le brigadier Ghazi Kanaan. S’adressant aux journalistes avant de prendre la route de Damas, le chef de l’État a notamment déclaré: «C’est à ma propre demande que j’effectue cette visite afin de me tenir aux côtés de mon frère, le président Hafez el-Assad, dans les circonstances présentes, en raison plus particulièrement des propos tenus par les responsables civils et militaires turcs, sans compter les prises de position des dirigeants israéliens. A la lumière des liens fraternels qui me lient au président Assad et des liens qui existent entre les peuples libanais et syrien, et compte tenu des efforts déployés durant neuf ans, j’ai estimé nécessaire de venir m’enquérir de ce qui se passe et de ce que le Liban peut faire dans la situation actuelle». Interrogé, d’autre part, sur la mission de conciliation que le président égyptien Hosni Moubarak compte entreprendre en Turquie, le chef de l’État a déclaré: «Cette visite en Turquie n’a pas encore eu lieu. Il faut attendre et ne pas devancer les choses. Il faudrait prendre en considération également l’attitude de la Grèce qui suit avec prudence la situation et qui pourrait appuyer la Syrie». En réponse à une question, le président Hraoui a, d’autre part, souligné que tous les pays arabes devraient se solidariser avec la Syrie. Pressé de questions au sujet de l’échéance présidentielle, le chef de l’État a déclaré: «Cela est secondaire à mon sens». Avant de se rendre à Damas, le président Hraoui devait tenir une réunion d’une heure, en tête à tête, avec le brigadier Ghazi Kanaan. Réunion Hariri-Murr Dans la journée, le vice-président du Conseil et ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, avait déclaré que «l’élection présidentielle aurait lieu avant le 20 du mois courant». M. Murr avait précisé, à l’issue d’une entrevue qu’il avait eue avec le président du Conseil, M. Rafic Hariri, que «la situation à la frontière syro-turque n’aura pas d’incidence sur l’élection présidentielle». Il avait ajouté: «Le chef de l’État ne manquera pas de donner toutes les informations nécessaires à son retour de Damas». Le président du Conseil devait recevoir par la suite le ministre de la Réforme administrative, M. Béchara Merhej, pour qui «la visite du président Hraoui à Damas s’imposait» car «elle constitue la meilleure preuve du soutien que le Liban doit à la Syrie».
A la surprise générale, le sommet décisif Hraoui-Assad attendu depuis plusieurs semaines a finalement eu lieu hier d’une manière impromptue. Et il a débouché sur le choix du nouveau président de la République: le commandant en chef de l’armée, le général Émile Lahoud, devrait être élu par la Chambre d’ici à deux semaines à la Première Magistrature de l’État. ...