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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Allemands de Beyrouth ont voté par correspondance

Du jaune, du rouge et du noir pour la décoration; des saucisses, de la choucroute et de la bière pour la consommation; et surtout cinq postes de télévision pour suivre le déroulement des élections: Rabieh, hier, était à l’heure allemande. A la résidence de l’ambassadeur Peter Wittig, une «election party» était donnée. La fièvre électorale répercutée par le flot d’images qui passe sur le petit écran en ce début de soirée contraste nettement avec le climat ambiant qui est à la détente, du moins en apparence : les Allemands du Liban attendent avec impatience les résultats du scrutin, bien qu’aucun d’eux ne se soit rendu aux urnes. Ils n’ont pourtant pas boycotté la consultation. Ils ont simplement accompli leur devoir électoral, il y a une dizaine de jours, en envoyant leurs bulletins de vote… par la Poste. Difficile pour un Libanais, habitué chez lui aux opérations électorales vigoureusement contestées pour cause d’irrégularités, d’imaginer le procédé. Il est pourtant simple: «Le gouvernement allemand distribue à ses ressortissants à l’étranger des documents leur permettant de voter par correspondance. Ces documents sont ensuite envoyés en Allemagne où ils sont dépouillés le jour même du scrutin», explique M. Konrad Arz von Straussenburg, attaché culturel et porte-parole de l’ambassade, nouvellement accrédité à Beyrouth. On a du mal à croire que quelqu’un puisse envoyer par la Poste libanaise un bulletin de vote. On imagine mal que c’est même faisable. «Pour éviter les tentatives de fraude, le bulletin de vote est placé dans une enveloppe spéciale, laquelle est mise à son tour dans une autre enveloppe spéciale. Mais bien sûr, si les documents ainsi envoyés n’arrivent pas en bon état, les bulletins de vote sont considérés comme étant nuls», ajoute M. von Straussenburg. Tous les Allemands du Liban n’ont pas forcément eu recours à la Poste. Quelques-uns ont envoyé leurs bulletins de vote par le truchement de l’ambassade et d’autres les ont confiés à des parents ou à des amis qui partaient pour l’Allemagne. Continuité En raison de ces procédés, il n’est pas possible de savoir dans quelle direction le choix de ces électeurs s’est porté. Selon le porte-parole de l’ambassade, il y aurait près de 200 Allemands au Liban. Si ceux qui étaient, d’entre eux, conviés à l’«election party» de M. et Mme Peter Wittig, exprimaient des avis différents sur les résultats du scrutin et les perspectives sociales et économiques, une heure avant la fermeture des bureaux de vote (19h, heure de Beyrouth), ils étaient tous d’accord pour estimer qu’au niveau de la politique extérieure, Bonn fera dans la continuité. M. Wittig l’a d’ailleurs relevé en exposant à ses convives la structure politique de l’Allemagne et les éventuelles coalitions qui résulteraient des élections. «Quels que soient les résultats, il y aura toujours une continuité au niveau de la politique étrangère de Bonn. Quels que soient les résultats, l’amitié entre le Liban et l’Allemagne demeurera inchangée», note-il, avant d’expliquer le mécanisme d’élection du chancelier et l’importance du rôle des partis allemands dans le scrutin. Au niveau de la politique intérieure, les avis divergent, parfois radicalement. Il y en a qui pensent qu’un programme de réforme sera immanquablement lancé, quelle que soit l’issue de ce dimanche électoral. D’autres estiment, au contraire, que les possibilités de changement restent limitées, étant donné la complexité des problèmes, sociaux notamment, dans leur pays. D’autres encore, franchement sceptiques, ne croient que Schröder pourra mettre en application son programme de réforme, dans la mesure où ses projets sont contestés par son parti et qu’il ne pourra pas ignorer sa base politique. La télévision commence à donner les premiers résultats du dépouillement des voix. Tout le monde se rue vers les postes. La CNN et la Deutsche Welle (Voix de l’Allemagne) annoncent un avantage certain du SPD en même temps que les scores préliminaires obtenus par chacun des cinq partis: le CDU, le CSU, le SPD, les Libéraux et les Verts. Des mines se réjouissent, d’autres se défont. .
Du jaune, du rouge et du noir pour la décoration; des saucisses, de la choucroute et de la bière pour la consommation; et surtout cinq postes de télévision pour suivre le déroulement des élections: Rabieh, hier, était à l’heure allemande. A la résidence de l’ambassadeur Peter Wittig, une «election party» était donnée. La fièvre électorale répercutée par le flot...