Aoun : Gemayel, Moawad et moi-même victimes d'un même complot

A l’occasion de la 16e commémoration de l’assassinat du président Béchir Gemayel, le général Michel Aoun a publié hier un communiqué dans lequel il affirme notamment que Béchir Gemayel, René Moawad et lui-même ont été les victimes d’un même complot «car tous les trois ont rêvé d’un Liban libre et souverain, une nation de justice et d’égalité, ce que les forces en place n’ont jamais admis». «Béchir Gemayel a rêvé d’une nation souveraine et libre et a donné les preuves de sa capacité à l’instaurer, il a été tué par un agent à la solde de la Syrie qui l’a fait évader de prison le 13 octobre 1990, jour où ses forces ont investi la zone libre. René Moawad a lui aussi rêvé de pareil Etat et il a connu le même sort. Le jour où j’ai déclaré vouloir m’opposer à toute mainmise étrangère sur le Liban, moi aussi on a tenté de m’assassiner et lorsqu’ils ont échoué, ils ont chargé leurs forces armées de donner l’assaut au palais présidentiel, ce qui m’a obligé à l’exil», a indiqué le général Aoun. Pour l’ancien premier ministre, rien ne justifiait l’assassinat des présidents Gemayel et Moawad car tous deux étaient bien conscients de la réalité de la situation qui commandait les relations libano-syriennes. Selon lui, la grande impasse au Liban réside non pas dans les difficultés résultant du conflit du M.O. mais dans la volonté du régime syrien de ne pas reconnaître au Liban le droit à la souveraineté. «Tant que les responsables syriens n’admettront pas la réalité libanaise d’après les critères internationaux, la lutte se poursuivra et la Syrie sera seule, avec ses agents à Beyrouth, à assumer la responsabilité de tout ce qui s’ensuivra», a-t-il affirmé.