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Actualités - CHRONOLOGIE

Washington à l'heure de l'inquisition sexuelle

Après Bill Clinton puis Henry Hyde, qui sera le prochain homme politique américain à voir sa vie privée dépecée? L’affaire Lewinsky semble tourner à l’inquisition sexuelle à Washington, avec grand déballage des frasques du monde politique. A 74 ans, Henry Hyde, le très respecté président de la commission judiciaire de la Chambre, qui va décider d’une éventuelle destitution de Bill Clinton, a ainsi dû reconnaître cette semaine une liaison vieille de plus de 30 ans, après qu’elle eut été révélée par «Salon», un magazine politique sur Internet. La presse a retrouvé la maîtresse, Cherie Hancock Soskin, 62 ans, et révélé les détails d’une liaison ayant duré sept ans, alors que M. Hyde était marié et père de quatre garçons. Au début du mois, Dan Burton, le très républicain président de la commission des Affaires gouvernementales de la Chambre, avait lui aussi dû reconnaître une liaison datant des années 1970 ainsi que l’existence d’un fils illégitime. Et quelques jours plus tard, la représentante Helen Chenoweth, 60 ans, égérie des chrétiens conservateurs, avait également avoué une liaison de six ans avec un homme marié dans les années 80, rapportée par la presse locale. Tabloïds, «grands» journaux, Internet et «talk-shows» télévisés, tous participent à ce déballage devenu arme politique. «Affreux et effrayant» Inquiétudes personnelles ou arrière-pensées politiques, le passé dévoilé de Henry Hdye a déclenché un tollé de protestations au Congrès. Les républicains ont accusé la Maison-Blanche de vouloir se venger. Ils ont même réclamé une enquête du FBI, dénonçant «des indices crédibles» laissant croire à une «campagne organisée de calomnies et d’intimidation». La Maison Blanche s’en est vertement défendue, son secrétaire général Erskine Bowles assurant que tout collaborateur qui serait à l’origine de telles informations serait immédiatement renvoyé. «Salon», connu pour être pro-Clinton, a expliqué ce qu’il a reconnu être des «techniques de caniveau», par «la laideur du moment» qui «demande une telle laideur dans les tactiques». «On se sent tellement honteux d’être en ce moment un citoyen et un observateur de la vie politique» américaine, commentait vendredi dans USA Today Thomas Mann, directeur des études politiques à la Brookings Institution. «C’est affreux et effrayant, j’espère qu’ils réalisent qu’on ne peut pas commencer quelque part et ne pas s’attendre à ce que cela fasse des remous partout, avec nos nouvelles technologies de communication», ajoutait-il dans un article dénonçant l’atmosphère de «Mccarthysme sexuel» à Washington. «Préparez-vous, les médias seront les prochains», ajoutait-il. Et certains hommes politiques avouent désormais hésiter à embrasser un destin national.
Après Bill Clinton puis Henry Hyde, qui sera le prochain homme politique américain à voir sa vie privée dépecée? L’affaire Lewinsky semble tourner à l’inquisition sexuelle à Washington, avec grand déballage des frasques du monde politique. A 74 ans, Henry Hyde, le très respecté président de la commission judiciaire de la Chambre, qui va décider d’une éventuelle...