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Actualités - ANALYSE

Présidentielle Tractations en coulisses autour de l'article 49

En marge de la lutte féroce d’influence qui les oppose, et qui se traduit par des diatribes publiques, les trois présidents développent quand même des tractations indirectes pour tenter de s’accorder sur la question clé de l’article 49C de la Constitution. On sait en effet que, pour permettre l’éventuelle reconduction du mandat de M. Elias Hraoui ou encore – et surtout – pour ouvrir la voie au général Emile Lahoud, il faut amender cet article qui interdit tout à la fois la prorogation et la candidature d’un fonctionnaire d’active. On sait aussi que le meilleur moyen d’expédier en un tournemain une telle révision c’est d’ouvrir une session extraordinaire, sur initiative exclusive de la présidence de la République. L’autre volet de l’alternative, à savoir un amendement en session ordinaire, est bien plus complexe, plus aléatoire et prend en principe beaucoup plus de temps. Dans ce cadre en effet, c’est la Chambre qui agit mais d’une manière qui n’a rien de contraignant: sur pétition signée par dix de ses membres au moins, qui nécessite d’être votée à la majorité des deux tiers, et tout ce à quoi elle a droit c’est d’adresser un simple «souhait» d’amendement au gouvernement qui a quatre mois pour lui répondre… Selon des parlementaires informés, le seul but des discrètes négociations actuelles est de voir s’il faut ou non permettre l’éventuel avènement du général Emile Lahoud, commandant en chef de l’armée. «En effet, soulignent ces députés, le renouvellement pour M. Hraoui est nettement hors de question désormais. Sans quoi, le président Rafic Hariri n’aurait pas confirmé le fait dans ses déclarations comme dans l’interview accordée à la revue égyptienne «Rose el Youssef», où il a répété que M. Hraoui lui-même ne voulait pas d’un nouveau mandat. Cet élément de retrait est devenu un élément de base pour les différentes forces politiques impliquées dans la bataille des présidentielles, qui agissent en conséquence». Berry favorable à l’avènement de Lahoud Ces politiciens précisent que «c’est bien plus par acquit de conscience que par conviction personnelle, pour élargir objectivement la marge de choix des décideurs, que l’entourage des trois présidents débat aujourd’hui d’un amendement permettant l’éventuel avènement du général Lahoud, auquel seul M. Berry est favorable». «Dès lors, ajoutent-ils, si les tractations devaient échouer, si les trois présidents ne devaient pas se mettre d’accord sur l’ouverture d’une session extraordinaire, la question serait reportée à la session ordinaire d’octobre. Et il y a de fortes possibilités qu’il en soit ainsi, pour les raisons suivantes: – Au départ, MM. Hraoui et Hariri n’ont pas très envie de faciliter les choses pour une élection du général Lahoud. – Le chef de l’Etat a tendance pour sa part à penser qu’en tant que gardien de la Constitution il ne doit pas en demander la révision là où elle ne semble pas offrir de défauts, mais là où elle offre des lacunes. Autrement dit, il ne voit pas pourquoi on modifierait l’article 49 alors que des dispositions bien plus imparfaites restent intouchables. – M. Hraoui estime également que la balle doit être dans le camp des députés. Si ces derniers veulent le général Lahoud, ils n’ont qu’à demander en session ordinaire l’amendement à cet effet de l’article 49 ou sa suppression pure et simple, comme le proposent quatre représentants du Nord, MM. Khaled Daher, Ahmed Fatfat, Jihad Samad et Saleh Kheir. – M. Berry lui-même peut n’être pas très chaud pour la révision car, en dernière analyse, il aurait un choix de candidat civil déterminé, encore préférable à celui du général. Si d’aventure l’Exécutif devait ouvrir une session extraordinaire, le président de la Chambre entamerait des consultations avec les députés, pour barrer la voie concrètement à un amendement dont il ne voudrait plus». Ces sources soulignent ensuite encore une fois que «les dirigeants locaux se préoccupent beaucoup de faire en sorte que les choses soient aussi commodes que possible pour les décideurs. C’est pour cette raison tout à fait majeure que malgré leurs réticences, ils pourraient s’entendre au sujet de l’ouverture, à tout hasard, d’une session extraordinaire. À moins que les décideurs ne leur fassent comprendre que c’est inutile…». «D’autant, concluent ces députés, qu’en cas de besoin, on peut toujours amender l’article 49C en un clin d’œil, même dans le cadre d’une session ordinaire». Il suffit en effet d’un mot d’ordre.
En marge de la lutte féroce d’influence qui les oppose, et qui se traduit par des diatribes publiques, les trois présidents développent quand même des tractations indirectes pour tenter de s’accorder sur la question clé de l’article 49C de la Constitution. On sait en effet que, pour permettre l’éventuelle reconduction du mandat de M. Elias Hraoui ou encore – et surtout...