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Actualités - CHRONOLOGIE

Budget militaire-record L'armée israélienne se prépare à une ère d'instabilité au P.O.

Face au blocage du processus de paix au Proche-Orient, l’armée israélienne a obtenu ce dont elle estimait avoir besoin: une augmentation du budget prévue pour le ministère de la Défense, une «première» depuis douze ans. «La fenêtre d’opportunités (de paix) s’est refermée en 1997, a constaté un officier supérieur sous le couvert de l’anonymat. Et nous entrons maintenant dans une période très instable». Le ministre de la Défense s’est félicité de l’augmentation du budget de son département, une mesure qui marque la fin des espoirs de paix nés au début des années 90. «Cette augmentation va nous permettre de mener à bien la modernisation nécessaire face aux menaces à venir», a déclaré Yitzhak Mordehaï. «Le budget va continuer à augmenter chaque année, jusqu’à l’an 2000 et au-delà, pour les mêmes raisons», a ajouté M. Mordehaï, qui parlait aux journalistes lors d’une visite sur la frontière israélo-libanaise. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a obtenu dimanche l’accord de son gouvernement pour un projet de budget 1999 qui prévoit une enveloppe de 8,7 milliards de dollars pour la Défense, en augmentation de 26 millions de dollars. Les autres ministères, en revanche, ont dû accepter des coupes claires dans leurs dépenses. Selon des hauts responsables de l’armée, le renversement de tendance s’explique par une révision fondamentale des besoins stratégiques d’Israël, vu le blocage du processus de paix depuis 1996, l’année qui a vu le retour au pouvoir de la droite nationaliste emmenée par M. Netanyahu. Le processus de paix lancé à la Conférence de Madrid en 1991, qui a culminé avec les accords d’Oslo avec les Palestiniens (1993-95) et le traité de paix avec la Jordanie (1994), avait conduit les stratèges israéliens à réviser en baisse les besoins de l’armée. F-16 contre F-16 Plus que le blocage des négociations de paix avec les Palestiniens, les responsables militaires israéliens évoquent, pour justifier la rallonge budgétaire, l’arrêt depuis 1996 des pourparlers de paix avec la Syrie, ainsi que les programmes d’armements de l’Iran et de l’Irak. Les sonnettes d’alarme ont commencé à retentir en 1997, lorsqu’Israël a pensé que des mouvements de troupes syriens étaient menaçants et a cru qu’une guerre était imminente, selon eux. Cette année, les inquiétudes d’Israël se sont accrues lorsque l’Iran a testé avec succès un missile balistique Shihab 3 susceptible d’atteindre Tel-Aviv. En outre, le Proche-Orient est peut-être à la veille de changements majeurs en raison du vieillissement et des ennuis de santé de plusieurs dirigeants historiques de la région, comme le roi Hussein de Jordanie, le président palestinien Yasser Arafat et le président syrien Hafez el-Assad. Le remplacement déjà prévu du roi Hussein par son frère, le prince héritier Hassan, est considéré comme rassurant par les chefs militaires israéliens. Mais ni M. Assad ni M. Arafat, des dirigeants expérimentés qui ont prouvé leur capacité à négocier avec Israël et à mettre au pas leurs oppositions internes, n’ont de successeurs désignés. «Il n’est pas évident que des successeurs plus jeunes et avec moins d’aura puissent faire les mêmes choses», a déclaré un haut responsable militaire. Les stratèges israéliens s’inquiètent également des programmes d’armement de l’Egypte, qui a acheté des avions de combat américains sophistiqués et d’autres équipements militaires. L’armée égyptienne est «de plus en plus agressive» et manifeste «une grande confiance dans ses capacités à affronter Israël», a relevé un officier supérieur. Parmi les priorités de l’armée ,figurent notamment la reconstitution de stocks de munitions et le remplacement d’équipements obsolètes de l’armée de terre. La poursuite de la modernisation de la force aérienne est également prévue, en particulier en ce qui concerne l’électronique embarquée.
Face au blocage du processus de paix au Proche-Orient, l’armée israélienne a obtenu ce dont elle estimait avoir besoin: une augmentation du budget prévue pour le ministère de la Défense, une «première» depuis douze ans. «La fenêtre d’opportunités (de paix) s’est refermée en 1997, a constaté un officier supérieur sous le couvert de l’anonymat. Et nous entrons...