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Actualités - CHRONOLOGIE

La résistante libérée a été ovationnée pendant six minutes Plus de quinze mille personnes, des jeunes pour la plupart, au meeting du PCL pour Souha Béchara (photos)

Ils étaient plus de quinze mille personnes hier à acclamer la résistante libérée, Souha Béchara. Des militants communistes, jeunes pour la plupart, mais aussi des gens ordinaires, sans convictions politiques bien assises; des Libanais de toutes les générations, venus des différentes régions écouter celle qui a passé le tiers de sa vie dans une cellule étroite à la prison de Khyam, avant d’en sortir encore plus forte et plus déterminée que jamais à poursuivre son combat. Dans le choix des orateurs invités au meeting qui s’est déroulé au stade de football du Safa à Mazraa, perçait la volonté de la part des organisateurs de coller le plus fidèlement possible à la réalité sociale et communautaire du pays. L’évêque Khalil Abi Nader, le juge chérié jaafari, sayed Mohammed Hassan el-Amin, le président de l’Ordre des journalistes, M. Melhem Karam, son homologue de l’Ordre de la presse, M. Mohammed Baalbacki, M. Nabil Abou Jaoudé, le père du militant communiste Pierre Abou Jaoudé, mort début août lors d’une opération de la résistance: tous ont insisté sur l’importance de l’expérience vécue par Souha Béchara pour renforcer la résistance et pour lui donner une dimension réellement nationale. Le secrétaire général du PCL, M. Farouk Dahrouj, a de son côté estimé que «la situation est assez mûre aujourd’hui pour un rassemblement des forces démocratiques qui pourraient constituer un nouveau pôle politico-social». Cela aurait pu être un meeting comme tant d’autres s’il n’avait pas rassemblé autant de jeunes gens venus de toutes les régions et s’il ne s’agissait pas de la première manifestation de cette ampleur organisée pour célébrer le 16e anniversaire de la création du Front de la Résistance nationale libanaise (FRNL) et le retour de Souha Béchara. Cette dernière a tenu à souligner à cette occasion que sa libération ne clôture pas le dossier des détenus dans les prisons israéliennes, rappelant que des dizaines d’autres résistants croupissent toujours dans les geôles de l’occupant et de ses alliés. «J’ai quitté la petite prison pour la grande prison», a-t-elle dit, comme si elle venait de découvrir la dure réalité de la vie quotidienne. Hier, Mazraa était envahie par le rouge, celui du drapeau libanais frappé de la faucille et du marteau du PCL. Dès 9 heures, des groupes de militants et de sympathisants convergeaient vers le stade: des étudiants venus de l’AIB, de l’UL, mais aussi de l’USJ et de la NDU, des ouvriers, des syndicalistes, des employés, des pères de famille avec leur progéniture... Tout le monde veut voir Souha. Assise au premier rang, celle-ci a passé une bonne partie de la matinée à recevoir des bouquets de fleurs et à embrasser des enfants heureux d’avoir pu «toucher (leur) héroïne». De nombreux journalistes libanais et étrangers étaient aussi présents, ainsi qu’un grand nombre de personnalités politiques. Vers 10 heures, le stade était bondé. Les dix mille chaises étaient toutes prises et des milliers d’autres personnes étaient debout. Tous ont supporté avec stoïcisme la forte chaleur et l’humidité pour écouter Souha Béchara, la dernière à avoir pris la parole. Et lorsque la petite silhouette mince se dirige vers la tribune, elle est saluée par une ovation de dix minutes, et des milliers de poitrines crient son nom. Ce ne sont pas nécessairement les orientations politiques d’un parti en crise, qui ont attiré cette foule. Beaucoup sont venus pour apercevoir Souha, écouter sa voix douce et timide, et puiser en elle la force qui leur fait défaut. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se souvenir que Ziad Rahbani, Marcel Khalifeh et Sami Hawat ont attiré le 12 juillet dernier au même endroit lors d’un meeting «artistique» organisé par le PCL, une dizaine de milliers de personnes. Hier, ils étaient deux fois plus nombreux. «Espérons que le Parti communiste sera à la hauteur des attentes de cette jeunesse qui voit en Souha Béchara un idéal», commente un haut responsable du PCL.
Ils étaient plus de quinze mille personnes hier à acclamer la résistante libérée, Souha Béchara. Des militants communistes, jeunes pour la plupart, mais aussi des gens ordinaires, sans convictions politiques bien assises; des Libanais de toutes les générations, venus des différentes régions écouter celle qui a passé le tiers de sa vie dans une cellule étroite à la prison...