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Actualités - CHRONOLOGIE

Tous les protagonistes se sont retrouvés au Zimbabwe Congo : pourparlers de paix sur fond de combats

Tous les protagonistes du conflit en République démocratique du Congo (RDC) se sont retrouvés hier au Zimbabwe pour trouver une solution politique à la situation créée par la rébellion lancée au début du mois dernier contre le régime de Laurent-Désiré Kabila. Sur le terrain, parallèlement, le conflit se poursuit et la rébellion a annoncé que Kabila et ses alliés régionaux avaient lancé des raids aériens la veille contre deux de ses bastions orientaux, Kalemié et Lubutu, tandis qu’elle-même progressait vers Kindu et Banalia, respectivement au sud et au nord de Kinsangani. En arrivant à Victoria Falls pour se joindre aux autres délégations à ce sommet régional, le numéro deux des rebelles, Arthur Z’Ahirid Ngoma, a déclaré: «Nous sommes prêts à négocier, mais nous ne discuterons pas d’un cessez-le-feu sans règlement politique». Le sommet de Victoria Falls, manigancé par le président zimbabwéen Robert Mugabe en marge du sommet des non-alignés, la semaine dernière à Durban, avait débuté quelques instants avant l’arrivée de la délégation rebelle, dont le décollage de Goma avait été retardé par un incident mécanique. Présidé par le chef de l’Etat zambien Frederick Chiluba, perçu par tous les protagonistes comme neutre dans la crise congolaise, le sommet réunit notamment, outre Kabila et ses trois alliés régionaux — Namibie, Angola, Zimbabwe — , les deux pays soutenant la rébellion — Ouganda et Rwanda — ainsi que le secrétaire général de l’OUA, Salim Ahmed Salim, et un représentant de celui de l’ONU. Aucun des chefs d’Etat présents n’a fait de déclaration publique à l’ouverture du sommet et, de source autorisée, on précise qu’aucune information ne sera publiée sur les discussions jusqu’à leur conclusion probablement aujourd’hui. Une solution africaine Le président Chiluba, qui a consulté séparément ses homologues présents avant l’ouverture de la conférence, a confié: «Nous ne cherchons rien d’autre qu’un règlement pacifique au conflit congolais. Il n’est dans l’intérêt de personne que la guerre continue». A son arrivée au Zimbabwe, le président angolais Jose Eduardo dos Santos, dont les troupes et avions ont contribué à faire échouer l’offensive des rebelles à l’ouest de Kinshasa, a exprimé un certain optimisme devant les journalistes. «Ce sera une réunion très importante, parce que toutes les parties directements impliquées au Congo sont présentes. Je ne doute pas que ce sommet va trouver une solution au conflit congolais». De source proche de la réunion, on précise que les discussions porteront notamment sur le retrait de toutes les forces étrangères de l’ex-Zaïre et les moyens de rassurer le Rwanda et l’Ouganda, dont l’est de la RDC abrite les oppositions armées. La solution «à l’africaine» envisagée à Victoria Falls vise aussi à démocratiser le régime de Kabila en élargissant sa représentativité politique et en mettant en place un calendrier pour les premières élections libres après trente ans de dictature mobutiste. Le président ougandais Yoroeri Luseveni a estimé dimanche qu’il fallait «œuvrer à la démocratie en RDC car l’absence de démocratie est la source du problème». «C’est le défi principal que nous avons à relever», a-t-il ajouté. L’alliance rebelle reproche à Kabila de n’avoir toujours pas tenu, un an après avoir renversé Mobutu Sese Seko, sa promesse d’organiser des élections démocratiques et elle l’accuse de népotisme, corruption et discrimination ethnique. Le principal problème pour mettre en œuvre un tel règlement pourrait s’avérer être la force de maintien de la paix africaine qu’il impliquera. Seule l’Afrique du Sud dispose des troupes, de la logistique et des ressources financières pour mettre en place une telle opération nécessitant au moins 20.000 hommes, estiment les analystes. Mais le sommet de Victoria Falls se déroule en l’absence de notables de l’Afrique du Sud, principale puissance régionale, dont le président, Nelson Mandela, était notoirement contre l’ntervention militaire aux côtés de Kabila, bien qu’il s’y ralliera après coup du bout des lèvres.
Tous les protagonistes du conflit en République démocratique du Congo (RDC) se sont retrouvés hier au Zimbabwe pour trouver une solution politique à la situation créée par la rébellion lancée au début du mois dernier contre le régime de Laurent-Désiré Kabila. Sur le terrain, parallèlement, le conflit se poursuit et la rébellion a annoncé que Kabila et ses alliés...