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Actualités - REPORTAGE

A Durban, Boueiz invite les non-alignés à faire entendre leur voix aux Etats-Unis

C’est un discours résolument «tiers-mondiste» que le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a délivré hier à Durban, en Afrique du sud, devant les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à l’occasion du 12e sommet des pays non alignés. A côté de l’évocation attendue des difficultés du processus de paix au Proche-Orient, qu’il a imputées au gouvernement israélien, accusé notamment de vouloir «imposer une modification des fondements» de la paix, M. Boueiz a axé son propos sur une nécessaire unité des non-alignés, c’est-à-dire globalement des pays en voie de développement, pour faire face aux Etats-Unis. Sans aller jusqu’à parler d’affrontement avec Washington, le chef de la diplomatie a reproché aux Etats-Unis, mais aussi implicitement à l’Occident tout entier, d’avoir souvent une attitude d’«incompréhension» à l’égard des pays du sud et a appelé ces derniers à réagir à l’unisson. «Les contradictions et le choc des concepts (dans le monde) sont aggravés par la domination de certaines grandes puissances, qui imposent leurs critères politiques, juridiques, économiques, culturels et sécuritaires aux Etats moins puissants, et refusent de tenir compte de la pluralité culturelle et géographique du monde, du fait que certaines vérités ont été testées avec succès chez elles», a déclaré M. Boueiz. «Après la disparition de l’une des deux superpuissances (l’URSS), a disparu aussi l’équation antérieure qui, bien qu’imparfaite, permettait aux non-alignés et à d’autres de faire entendre leur voix, voire parfois de se poser en troisième force», a-t-il dit. Parlant de «l’unique superpuissance actuelle», il a estimé que «la différence de ses cultures et de ses systèmes l’empêche de comprendre et d’assimiler nos problèmes et nos préoccupations». Selon lui, les Etats-Unis ont «leur lecture, leur vérité et leurs motifs qui, souvent, diffèrent des nôtres». «Si nous n’améliorons pas notre discours face à cette superpuissance, en adoptant une seule voix et des critères uniques, il faudra craindre qu’elle ne nous entende pas», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, M. Boueiz a appelé les non-alignés à agir au sein des Nations unies afin que les réformes envisagées par l’organisation, notamment dans la structure du Conseil de sécurité, prennent pour critère la représentation «quantitative», plus favorable aux pays du sud, et non «qualitative». Abordant le Proche-Orient, le ministre a relevé que «certains pays, comme Israël, continuent de se mettre au-dessus du droit international, en l’absence de toute dissuasion, voire de toute justice de la part de ceux qui se sont proclamés leaders du monde». Accusant l’Etat hébreu de vouloir «imposer une modification des fondements» du processus de paix et d’avoir «entravé le rôle de la seule superpuissance qui reste» dans ce processus, M. Boueiz est allé plus loin en estimant que «des éléments intérieurs aux Etats-Unis ont aussi contribué à torpiller leur rôle supposé juste» au Proche-Orient. Il a enfin averti que faute d’une paix «juste et globale», le Proche-Orient «restera un volcan en ébullition et le sang continuera à y couler».
C’est un discours résolument «tiers-mondiste» que le ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz a délivré hier à Durban, en Afrique du sud, devant les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à l’occasion du 12e sommet des pays non alignés. A côté de l’évocation attendue des difficultés du processus de paix au Proche-Orient, qu’il a imputées au gouvernement...