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Actualités - ANALYSE

Présidentielle : tous les aléas passés au crible

Comme il faut meubler le temps en attendant la rentrée politique (de M. Nabih Berry notamment), les politiciens, qui n’ont pas eu la chance de partir en vacances, ratissent au peigne fin tout le terreau de la présidentielle. Dernière pépite trouvée lors de cette chasse au trésor sémantique: Israël ne va-t-il pas tenter de s’ingérer d’une manière ou d’une autre dans cette échéance, du moment que la Syrie elle-même lui attribue une portée régionale… L’Etat hébreu, pérorent les spéculatifs de salon, «pourrait, à travers une opération militaire d’envergure, susciter une telle tension que nous serions forcés de mettre la présidentielle de côté. Et de proroger le mandat du président Elias Hraoui. Du même coup, le statu quo de crise économique, sociale et financière que nous vivons sous l’égide de la troïka serait prolongé, ce dont Israël se frotterait les mains. Avec d’autant plus de satisfaction que la perspective de l’avènement d’un nouveau régime suscite ici beaucoup d’espérances, notamment pour ce qui est de faire redémarrer l’économie en attirant des capitaux étrangers, par la confiance qu’il inspirera…». Mais un politicien qui ne partage pas ces craintes estime pour sa part «peu probable qu’Israël aille loin dans l’escalade sur le terrain, car il existe des lignes rouges internationales que les Etats-Unis garantissent. Le Liban, dans les vues U.S., ne doit à aucun moment être mis vraiment en danger. Car, à terme, et par l’effet des vases communicants, toute la région risquerait d’être déstabilisée, voire disloquée et Washington pourrait dire adieu à son plan de paix, comme à ses intérêts stratégiques au Moyen-Orient. On a ainsi vu que les appréhensions exprimées à l’occasion des récentes municipales pour le Sud et la Békaa-ouest, les rumeurs sur des actions de perturbation sionistes destinées à montrer au monde que le Liban est incapable de pratiquer la démocratie, ont été parées et n’ont connu aucune concrétisation.Les élections se sont si bien passées que le Liban a eu droit aux félicitations officielles de toutes les nations démocratiques, Etats-Unis et France en tête». Il reste que les dernières sueurs froides sont encore dans tous les esprits. Il y a moins d’un demi-mois, Avigdor Kahalani, ministre de la Sécurité israélienne, menaçait de faire frapper l’infrastructure libanaise (eau, téléphone, routes, électricité) en représailles des pertes subies par l’occupant sous les coups de la résistance. Cependant, à ces menaces mêmes, comme au pilonnage d’objectifs civils par les Israéliens, le Hezbollah a riposté en matraquant de katiouchas la Galilée, qui, en deux heures, a été touchée par au moins quarante de ces projectiles. On aurait pu dès lors s’attendre à une explosion immédiate, mais il n’en a rien été, les Occidentaux intervenant d’urgence pour calmer le jeu. Il n’en est pas moins vrai que l’épée de Damoclès reste suspendue au dessus de la tête des Sudistes, du simple fait de la nature agressive d’une occupation attisée par le radicalisme du Likoud actuellement au pouvoir à Tel-Aviv. L’on a ainsi pensé que Netanyahu, qui avait interrompu ses vacances à la suite des raids U.S. sur l’Afghanistan et le Soudan, tenterait de profiter du climat «antiterroriste» exacerbé dans lequel baignent les Américains depuis les attentats d’Afrique, pour essayer quelque chose de son côté contre les intégristes, sous le même prétexte… Il n’en a rien fait, et s’il a eu des envies de ce goût-là, il est probable qu’il reçut de Washington le ferme conseil de les réfréner. Cela étant, dans une situation aussi mouvante, tout reste possible sur le terrain. Mais en bonne logique, il est plus vraisemblable que les Israéliens recourent éventuellement à l’escalade dans la perspective d’un retrait conditionnel plutôt que pour perturber le jeu politique interne au Liban. Pour cela, ils peuvent compter sur les pôles politiques locaux…
Comme il faut meubler le temps en attendant la rentrée politique (de M. Nabih Berry notamment), les politiciens, qui n’ont pas eu la chance de partir en vacances, ratissent au peigne fin tout le terreau de la présidentielle. Dernière pépite trouvée lors de cette chasse au trésor sémantique: Israël ne va-t-il pas tenter de s’ingérer d’une manière ou d’une autre dans...