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Actualités - CHRONOLOGIE

Il a quitté Beyrouth pour l'Afrique du sud où il doit participer au sommet des non-alignés Boueiz : les menaces israéliennes contre l'infrastructure sont sérieuses

Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a estimé que les menaces israéliennes de détruire l’infrastructure au Liban sont «sérieuses et nous devons traiter cette question en partant de ce principe». Réaffirmant l’attachement du Liban aux dispositions de l’arrangement d’avril 1996, M. Boueiz a indiqué qu’Israël a tiré profit des problèmes internes aux Etats-Unis et des frappes américaines contre le Soudan et l’Afghanistan, pour «commettre ses agressions au Liban-Sud», en allusion à l’assassinat du chef militaire du mouvement Amal au Sud, Houssam el-Amine, tué mardi lors d’un raid israélien. Avant de quitter Beyrouth hier pour l’Afrique du Sud où il doit participer au sommet des non-alignés, M. Boueiz a organisé une conférence de presse à l’Hôtel Bustros, essentiellement consacrée aux développements militaires au Liban-Sud et à leur signification politique. Selon lui, l’escalade provoquée par Israël a pour objet de «couvrir d’éventuelles négociations secrètes entre Israéliens et Palestiniens». «Il est clair que (Benjamin) Netanyahu cherche à tirer profit du fait que l’administration américaine est empêtrée dans ses problèmes internes et ceux résultant des frappes américaines contre le Soudan et l’Afghanistan pour agresser le Liban, a déclaré M. Boueiz. Je n’exclus pas non plus qu’Israël ait voulu opérer une diversion pour couvrir d’éventuelles négociations secrètes avec les Palestiniens sous le patronage de certains responsables américains. Mais je voudrais rappeler à Israël que ses agressions se sont soldées par un échec sur les plans militaire et politique. Tant qu’il continuera à occuper le Liban-Sud et à utiliser cette scène pour ses manœuvres politiques et médiatiques, il en paiera le prix. Le peuple israélien devrait demander des comptes à ses dirigeants sur le véritable coût de l’occupation du Sud (...). Par ailleurs, les pays influents et concernés par la paix, doivent assumer leurs responsabilités». M. Boueiz a estimé que les menaces israéliennes de détruire l’infrastructure au Liban sont «sérieuses». «J’avais prévu qu’Israël tenterait de tirer profit du climat politique actuel pour lancer ses agressions, vu qu’il échappe à toute surveillance, a-t-il dit. Je me contente de dire que les menaces israéliennes sont sérieuses et nous traitons cette question en partant de ce principe. Nous sommes en contact continu avec les hauts responsables des grandes puissances depuis le début des développements politiques et jusqu’aux récents événements militaires. J’espère que les Etats influents ne vont pas se contenter de jouer un rôle de spectateur et vont intervenir pour mettre un terme aux agissements d’Israël qui menacent la paix». Les arrangements d’avril Le ministre a réaffirmé l’attachement du Liban aux arrangements d’avril 96 qui sont censés protéger les civils des deux bords. «Nous ne cherchons pas à provoquer l’effondrement des arrangements d’avril, a-t-il dit. Lorsque les termes de cet accord ont été proposés par les Etats-Unis et la France, nous les avons acceptés. Nous réaffirmons notre engagement. Et si Israël tente de torpiller cet accord, il en assumera les conséquences». M. Boueiz a estimé que le tir de roquettes Katioucha par la résistance contre le nord d’Israël constitue une réaction à des agressions israéliennes qui ont violé d’une manière flagrante les dispositions des arrangements d’avril. «La partie libanaise a riposté (aux violations israéliennes) par les mêmes moyens», a-t-il dit en répétant que les agressions israéliennes visent à couvrir des négociations secrètes: «Nous espérons que nous ne serons pas les victimes de ces pourparlers». Interrogé sur les dernières frappes américaines, le chef de la diplomatie a réitéré la position officielle du Liban: «Les informations en notre possession assurent qu’il n’y a pas encore de preuves indéniables concernant les auteurs des attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Même aux Etats-Unis, certains hauts responsables de la sécurité dont, je crois, le chef du FBI, affirment qu’ils ne peuvent pas prouver le lien direct (entre les auteurs des attaques et Oussama Ben Laden). En prenant en considération tous ces éléments, nous ne pouvons pas appuyer les raids américains. Au contraire, nous pensons qu’il s’agit d’une agression injustifiée». Evoquant la question de l’élection présidentielle, le ministre a confirmé que des contacts ont lieu «loin des feux de la rampe». «Une opération de filtrage (des candidatures) se déroule depuis longtemps dans les coulisses. Ce n’est pas nouveau. Certains noms sont cités, et on évoque les qualités des candidats», a-t-il dit. A une question portant sur la décision du Conseil des ministres de déférer devant le Conseil de discipline trois ambassadeurs (Souheil Chammas, Elias Ghosn et Amine Assi), M. Boueiz a déclaré: «Pendant la guerre au Liban, le contact entre l’administration centrale et certaines ambassades a été quasiment interrompu. Ces chancelleries ont alors essayé d’aboutir à une autosuffisance sur le plan financier. Lorsque nous avons pris nos fonctions à la tête du ministère, nous avons chargé un grand nombre de personnes de procéder à un examen approfondi des registres de nos représentations à l’étranger et nous avons demandé à toutes les ambassades de se réorganiser et de nous transmettre des rapports sur leur situation. A l’issue des enquêtes que nous avons menées auprès de 25 ambassades, il est apparu que, dans trois d’entre elles, il existait d’importantes lacunes. Nous leur avons donné des chances pour rectifier leur situation. Mais en vain. Il ne nous restait plus qu’à transmettre les documents en notre possession au parquet financier et au Conseil de discipline afin que la justice assume ses responsabilités. Nous souhaitons que ce qui s’est passé au ministère des Affaires étrangères puisse servir d’exemple aux autres administrations qui doivent procéder à une réorganisation». D’autre part, M. Boueiz a reçu le chargé d’affaires de France, M. François Senemaud, qui l’a informé des contacts entrepris par Paris auprès des Etats-Unis, d’Israël et du secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, pour éviter une escalade militaire d’envergure au Liban-Sud. «La France s’interroge sur les raisons de cette dégradation de la situation sur le terrain», a déclaré le diplomate français à sa sortie de l’Hôtel Bustros.
Le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a estimé que les menaces israéliennes de détruire l’infrastructure au Liban sont «sérieuses et nous devons traiter cette question en partant de ce principe». Réaffirmant l’attachement du Liban aux dispositions de l’arrangement d’avril 1996, M. Boueiz a indiqué qu’Israël a tiré profit des problèmes internes...