Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Washington déclare le guerre au terrorisme : frappes militaires au Soudan et en Afghanistan (photo)

Deux semaines après les attentats anti-US à Nairobi et Dar es-Salaam — et alors que Monica Lewinsky déposait une nouvelle fois devant le «Grand Jury», prenant, selon certaines informations, le contre-pied du témoignage fait par Bill Clinton lundi dernier... —, les Etats-Unis ont frappé l’Afghanistan et le Soudan. Des missiles de croisière Tomahawk ont été lancés à partir de navires de l’US Navy contre plusieurs bases présentées comme terroristes, en représailles aux attentats du 7 août. Les objectifs visés étaient une usine pharmaceutique dans la capitale soudanaise et six sites afghans soupçonnés d’abriter une base d’opérations des réseaux dirigés par Oussama Ben Laden. Mais le milliardaire intégriste, a-t-on appris, avait été transféré auparavant en lieu sûr, à en croire un responsable taliban. Le secrétaire américain à la Défense William Cohen a déclaré que «d’autres opérations pourraient être nécessaires». Il a démenti, en réponse à des questions, que ces frappes militaires aient été motivées par des considérations de politique intérieure, ajoutant qu’elles visaient uniquement à «protéger la vie des citoyens américains». Pour sa part, le chef d’état-major interarmes, le général Hugh Shelton, a précisé que les deux opérations s’étaient déroulées respectivement à 19h30 heure locale au Soudan, et à 22h heure locale en Afghanistan. A l’aide de cartes et de photos militaires prises par satellite, le général Shelton a précisé que les frappes avaient visé un complexe de trois camps d’entraînement terroristes en Afghanistan, situés autour de Khowst, ainsi que l’usine SUITE DE LA PAGE 1 pharmaceutique de Shifa, à Khartoum, soupçonnée par les Américains de servir à la fabrication d’armes chimiques. Le Pentagone, qui n’a pas fourni de précisions sur les moyens employés, a indiqué que seules des unités américaines avaient pris part à ces opérations de représailles. De son côté, un haut responsable des services de renseignements a déclaré que les forces US avaient frappé en Afghanistan sur la foi d’informations indiquant que les camps visés accueillaient un maximum de personnes ce jour précis de la semaine. Selon ce haut responsable, un maximum de 600 personnes pouvaient être présentes dans les six camps attaqués. «Nous disposons d’informations crédibles qui nous ont conduits à la conclusion qu’il y aurait plus de terroristes dans ces camps aujourd’hui qu’à aucun autre moment», a indiqué ce haut responsable, qui s’exprimait sous couvert d’anonymat. De plus, les services de renseignements américains ont rassemblé des preuves que les réseaux terroristes dirigés par Oussama Ben Laden étaient en train de préparer d’autres attaques contre des intérêts américains. «Nous avons estimé que ces informations étaient crédibles, nous voulions agir vite», a encore indiqué ce responsable américain. Précisions Le président Clinton s’était adressé auparavant à la nation pour annoncer le début des raids. «Aujourd’hui, j’ai ordonné à nos forces armées d’attaquer des sites terroristes en Afghanistan et au Soudan, à cause des menaces qu’ils font peser sur notre sécurité», avait affirmé le chef de l’Exécutif US. Peu après, M. Clinton quittait l’île de Martha’s Vineyard (Massachusetts) pour regagner Washington précipitamment. Au Pentagone, le chef d’état-major interarmes, le général Hery Shelton, qui se tenait au côté du secrétaire à la Défense William Cohen, a donné des précisions sur les deux raids. La première attaque a frappé un complexe de six sites d’entraînement terroristes en Afghanistan, situés autour de Khowst, qui abrite notamment des réseaux liés à Ben Laden, a précisé le général Shelton. L’objectif visé au Soudan était l’usine pharmaceutique d’al-Chifa, à Khartoum, soupçonnée par les Américains de servir à la fabrication d’armes chimiques, a ajouté le responsable de l’armée américaine. L’usine a été détruite, ainsi que devait le révéler le gouvernement soudanais. Selon des sources de l’opposition soudanaise au Caire, «cette usine est en fait consacrée à la fabrication d’armes chimiques avec l’aide d’experts étrangers, notamment irakiens». De même source, on a précisé que l’usine d’al-Chifa était située à Khartoum-Bahari, l’un des trois districts de Khartoum. Plusieurs personnes auraient été blessées dans cette attaque. En Afghanistan, les sites touchés font partie d’un complexe, près de Khowst, composé du camp de base d’Aswa Kali al-Batr, d’une base logistique et de quatre camps d’entraînement utilisés non seulement par les réseaux dirigés par Ben Laden mais aussi par le Groupe islamique armé et le Jihad islamique égyptien. «Ces bases servent de refuge aux terroristes, abritent leurs infrastructures pour leur effort international de financement et sont utilisées pour l’entraînement des terroristes aux techniques et à la tactique du terrorisme international», a indiqué le général Shelton. Selon les services de renseignements américains, ce complexe de bases terroristes abritent environ 600 personnes, a-t-il précisé. Le président (speaker) républicain de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, a approuvé les représailles, estimant que ces raids étaient «la chose à faire, au bon moment». «Je soutiens fortement» ces actions, a souligné M. Gingrich dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN. «Nous avons une obligation de frapper» les terroristes, a-t-il souligné. Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, le républicain Jesse Helms, a indiqué pour sa part dans un communiqué qu’il «ne devait exister aucun refuge pour les terroristes qui assassinent d’innocents citoyens américains». «J’espère très fortement que ces opérations ont été menées avec succès», a poursuivi le sénateur, connu pour ses idées ultra-conservatrices. Il s’est déclaré «extrêmement fier des forces militaires américaines pour leur courage». Le sénateur républicain Arlen Specter (Pennsylvanie) a indiqué au cours d’une conférence de presse qu’il «soutenait des actions fortes contre le terrorisme» et qu’il attendait maintenant de connaître les arguments de l’administration pour engager de tels raids. «Il faut des preuves pour agir de la sorte», a-t-il dit. Interrogé sur le lien qui pourrait être fait entre ces actions militaires et les problèmes du président Bill Clinton, empêtré dans l’affaire Monica Lewinsky, il a reconnu que cela «soulevait certaines inquiétudes». «Ces questions seront évoquées partout dans le monde», a-t-il noté. «Merci monsieur le président!», s’est exclamé le président de la commission des Affaires judiciaires du Sénat, le républicain Orrin Hatch (Utah). «Merci d’avoir été prêt à engager de telles actions» militaires, a déclaré au cours d’une conférence de presse le sénateur, également membre de la commission du renseignement. M. Hatch a «applaudi» l’initiative présidentielle avant de déclarer: «Je presse le président de conduire une campagne contre le terrorisme plutôt qu’une série limitée» de raids. De son côté, le sénateur républicain Chuck Habgel (Nebraska), membre de la commission des Affaires étrangères, a souligné dans un communiqué qu’il «appuyait les actions du président». «Nous engagerons les actions nécessaires pour protéger nos citoyens et sauver notre civilisation», a-t-il noté à l’adresse des terroristes. Le sénateur républicain Sam Brownback (Kansas) a indiqué également dans un communiqué que «les Etats-Unis ne se laisseraient pas intimider par des actes et des menaces terroristes».
Deux semaines après les attentats anti-US à Nairobi et Dar es-Salaam — et alors que Monica Lewinsky déposait une nouvelle fois devant le «Grand Jury», prenant, selon certaines informations, le contre-pied du témoignage fait par Bill Clinton lundi dernier... —, les Etats-Unis ont frappé l’Afghanistan et le Soudan. Des missiles de croisière Tomahawk ont été lancés à...