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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Etats-Unis évacuent leur ambassade à Tirana Albright au Kenya et en Tanzanie ce week-end

Washington a ordonné à ses diplomates et à leurs familles de quitter l’Albanie. En outre, les ressortissants américains se trouvant dans le pays ont été appelés à le quitter, par crainte d’un attentat semblable à ceux perpétrés il y a une semaine contre les chancelleries US à Nairobi et Dar es-Salaam. Ce nouveau développement survient alors que le département d’Etat faisait savoir que Madeleine Albright se rendrait en week-end au Kenya et en Tanzanie et que se poursuivait sur place la collecte par le FBI d’indices sur les deux explosions. «Je partirai pour l’Afrique ce week-end pour effectuer une visite au Kenya et en Tanzanie», a déclaré le secrétaire d’Etat lors d’une conférence de presse en présence du ministre japonais des Affaires étrangères Masahiko Komura, en visite à Washington. Mme Albright pourrait quitter la capitale américaine dimanche, selon des responsables américains, pour un bref voyage pendant lequel elle se rendra sur les lieux des attentats et également dans des hôpitaux de Nairobi et Dar es-Salaam auprès des blessés. Justifiant sa décision de rappeler ses diplomates en poste dans la capitale albanaise et son appel à tous les ressortissants américains se trouvant en Albanie à quitter le pays, le département d’Etat a cité, par ailleurs, de «récentes déclarations proférées par des extrémistes islamistes contre les Etats-Unis» et «la possibilité que les bâtiments de l’ambassade US à Tirana puissent être la cible d’une attaque terroriste». Dans les capitales kenyane et tanzanienne, les enquêteurs ont continué hier à rassembler des indices. Des traces de nitrate d’ammonium et de combustible ont été trouvées sur les sites des attentats à la voiture piégée, qui ont fait 257 morts dont 12 Américains et plus de 5.000 blessés, selon la chaîne américaine ABC. Les traces détectées à Nairobi font actuellement l’objet de tests, a ajouté la chaîne, citant des sources proches de l’enquête. Les éléments trouvés sur les sites seront envoyés aux Etats-Unis, avec l’accord des autorités kenyanes et tanzaniennes, a indiqué le responsable des tests à la Sûreté fédérale américaine (FBI), Donald Kerr. Ces éléments sont notamment des «résidus» et «peut-être de petits morceaux de matériel». Le mélange de nitrate d’ammonium et de combustible avait déjà été utilisé dans l’attentat qui avait ravagé un immeuble à Oklahoma City (Etats-Unis) tuant 168 personnes en avril 1995. Les polices kenyane et tanzanienne n’ont donné vendredi aucun détail sur les personnes — environ 17 — qu’elles interrogeaient depuis jeudi. Le directeur adjoint de la division des enquêtes criminelles du FBI, Thomas Pickard, a indiqué que certaines d’entre elles ont été relâchées, sans fournir leur nombre. Il a également estimé que quatre semaines supplémentaires sont nécessaires pour achever l’enquête sur les deux sites, où s’activent 215 agents du FBI. Vendredi, la presse kenyane continuait à s’interroger sur l’attitude des secouristes américains, accusés d’avoir tenté uniquement ce sortir les blessés de l’ambassade sans participer aux recherches dans les décombres des immeubles environnants. Venue participer à un rassemblement de femmes sur les lieux de l’attentat, Charity Ngilu, leader du parti social démocrate (SDP), a demandé à l’ambassadrice américaine à Nairobi, Prudence Bushnell, de retirer ses déclarations à la télévision kenyane faisant état de pillages dans l’ambassade juste après l’attentat. Double démenti Sur un autre plan, le chef des taliban, le mollah Omar, a démenti que le milliardaire séoudien en exil en Afghanistan Oussama Ben Laden soit impliqué dans les deux attentats au Kenya et en Tanzanie, rapporte le quotidien pakistanais «The News». Le mollah Omar a déclaré au journal pakistanais, de sa base de Kandahar (sud de l’Afghanistan), qu’il ne croyait pas que Ben Laden soit derrière les attentats. «Comment un homme vivant comme un réfugié en Afghanistan peut-il organiser des attentats à la bombe dans la lointaine Afrique?» s’est-il interrogé. Enfin l’ancien président iranien Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani a qualifié de «mensonges» les accusations sur une éventuelle implication de l’Iran dans les attentats. «Nous aussi nous avons été victimes du terrorisme et je demande à la Maison-Blanche d’essayer de connaître les véritables causes du terrorisme», a-t-il ajouté. «Au lieu de fixer une récompense de deux millions de dollars pour ceux qui aideraient à retrouver les auteurs de ces attentats, vous devriez consacrer deux millions de dollars à celui qui écrit le meilleur article sur les racines des actes terroristes contre les Etats-Unis», a indiqué M. Rafsandjani. Pour l’ancien président, Washington «doit s’efforcer de savoir pourquoi, à chaque fois que quelqu’un veut la justice, il attaque les Américains». Selon lui, les actions antiaméricaines s’expliquent par le soutien des Etats-Unis aux «terroristes en Israël, au Liban-Sud et aux Moudjahidine du peuple», principal mouvement d’opposition au régime iranien. Ce mouvement a accusé mardi le régime de Téhéran d’être impliqué dans les deux attentats, affirmant que des diplomates iraniens en poste à Nairobi et Dar es-Salaam avaient été par le passé impliqué dans des actes terroristes. «Je dis cela à la Maison-Blanche en tant qu’un imam de la prière: cherchez la cause de tout cela dans votre attitude arrogante et votre politique de double langage au sujet du terrorisme», a ajouté M. Rafsandjani. «Nous condamnons le terrorisme et sommes vraiment prêts à lutter» contre ce phénomène, a-t-il conclu.
Washington a ordonné à ses diplomates et à leurs familles de quitter l’Albanie. En outre, les ressortissants américains se trouvant dans le pays ont été appelés à le quitter, par crainte d’un attentat semblable à ceux perpétrés il y a une semaine contre les chancelleries US à Nairobi et Dar es-Salaam. Ce nouveau développement survient alors que le département...