Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Vive émotion et indignation générale après le meurtre du bijoutier à Dekouané (photos)

Le lâche assassinat du bijoutier André Michel Beainy (25 ans) par un malfaiteur qui tentait de cambrioler son magasin, à Dekouané, mercredi après-midi, a suscité une vague d’indignation dans les milieux populaires et professionnels. Face au laxisme des autorités concernées à l’égard de la recrudescence des actes de banditisme dans certaines régions du pays, le sentiment de colère va grandissant. Hier, plusieurs établissements commerciaux ont fermé leurs portes à Dekouané en signe de protestation, tandis que le président du syndicat des bijoutiers, M. Antoine Meghanni, tenait une conférence de presse pour inviter les responsables à réagir et à adopter des mesures strictes de sécurité dans les secteurs où sont implantés les bijouteries et les magasins d’orfèvrerie. Le meurtre de Dekouané, qui survient après une longue série d’assassinats ayant visé des bijoutiers dans plusieurs régions, a provoqué dès mercredi soir une vive effervescence populaire sur les lieux du drame. Un responsable sécuritaire qui s’était rendu - un peu tardivement - sur les lieux du crime a été conspué par la population. Dans la journée d’hier, plusieurs notables de la région ainsi que les amis de la victime se sont déclarés indignés face à l’attitude des autorités judiciaires et sécuritaires qui, selon des témoignages concordants, ont tardé à se manifester après le drame. Les responsables judiciaires qui auraient dû se rendre sans tarder sur les lieux du crime pour recueillir les premiers éléments de l’enquête se sont fait attendre. Quant aux forces de sécurité, elles ont mis près de deux heures pour réussir à pénétrer dans le magasin qui avait été la cible de la tentative de cambriolage. Le retard est d’autant plus déplorable qu’il ressort de l’enquête préliminaire qu’André Beaïny ne serait pas mort sur le coup. Le malfaiteur, rappelle-t-on, l’a abattu de quatre balles après qu’il eût actionné le signal d’alarme. Selon certaines informations, André Beainy a baigné dans son sang de 17 heures 30, au moment du crime, jusqu’à 19h30, lorsque les forces de sécurité ont pénétré dans la bijouterie. De même source, on indique que le décès remontait à 90 minutes lorsque les FSI sont entrées dans le magasin, ce qui signifie que la victime aurait pu être sauvée (avec un peu de chance) si elle avait été transportée à l’hôpital à temps. Le retard mis par les services de sécurité à pénétrer dans la bijouterie est dû à deux facteurs. Les responsables sécuritaires ont cru au départ que le malfaiteur se trouvait toujours à l’intérieur du magasin. Or, en réalité, le criminel a réussi à s’enfuir après avoir scié les barreaux d’une petite lucarne dans le mur arrière de l’établissement. D’autre part, face à la menace du malfaiteur armé, André Beainy a non seulement pressé le bouton actionnant le signal d’alarme, mais il a également déclenché un système fermant automatiquement les portes du magasin. Les FSI ont dû, par conséquent, tirer sur la porte pour pouvoir pénétrer dans le magasin. En tout état de cause, l’enquête a été prise en charge par le juge d’instruction du Mont-Liban Ghassan Oueidate. Le procureur général du Mont-Liban, Chekri Sader, a porté plainte contre inconnu pour le meurtre d’André Beaïny, sur base de l’article 549 du code pénal qui prévoit, notamment, la peine de mort. Le tollé du syndicat des bijoutiers Pour en revenir au président du syndicat des bijoutiers et des orfèvres, M. Meghanni, il a tenu hier une conférence de presse au cours de laquelle il a stigmatisé en des termes très fermes le laxisme des autorités responsables face à la vague de criminalité qui vise les bijoutiers depuis quelque temps. Rappelant les précédents meurtres de bijoutiers dans les secteurs de Mazraat Yachouh, Baabda, Bourj Hammoud et Hamra, M. Meghanni a déclaré: «Dans les communiqués précédents, nous avons préféré utiliser un ton modéré et ne pas mettre en doute la capacité des services de sécurité et des institutions concernées sur le plan de la lutte contre la criminalité». «Nous avons lancé des appels aux responsables, les invitant à mettre un terme à la vague de crimes qui visent les bijoutiers depuis plus de quatre mois, a déclaré le président du syndicat des bijoutiers. Mais nos appels sont restés lettre morte et les responsables semblent plutôt préoccupés par l’élection présidentielle». Après avoir souligné que les criminels sévissent dans plusieurs régions sans être inquiétés, M. Meghanni a demandé aux responsables de déterminer les zones où sont situées les bijouteries et de faire circuler des patrouilles régulières afin de mettre un terme à la vague de banditisme. Précisant que de nombreux bijoutiers avaient émigré en Europe, en Amérique et en Afrique «en raison de la détérioration des conditions de travail au Liban», le président du syndicat s’est interrogé sur le fait de savoir si les derniers développements ne visent pas à pousser à l’exil les bijoutiers qui ont choisi de rester dans le pays.
Le lâche assassinat du bijoutier André Michel Beainy (25 ans) par un malfaiteur qui tentait de cambrioler son magasin, à Dekouané, mercredi après-midi, a suscité une vague d’indignation dans les milieux populaires et professionnels. Face au laxisme des autorités concernées à l’égard de la recrudescence des actes de banditisme dans certaines régions du pays, le sentiment...