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Actualités - CHRONOLOGIE

Dialogue renoué entre Bagdad et l'ONU

L’Irak et les Nations Unies ont entamé jeudi un dialogue qui pourrait désamorcer la nouvelle crise du désarmement, alors que les inspecteurs de l’UNSCOM, choisissant de faire monter la tension, affirment ne plus pouvoir garantir que Bagdad ne reconstitue pas son arsenal, une affirmation rejetée formellement par l’intéressé (VOIR AUSSI PAGE 7). L’envoyé spécial de l’ONU Prakash Shah, arrivé dans la matinée dans la capitale irakienne, a déjà rencontré le vice-premier ministre Tarek Aziz, auquel il a remis une lettre du secrétaire général de l’Organisation internationale Kofi Annan. M. Shah a qualifié d’«amical» l’entretien et annoncé: «Nous poursuivrons le dialogue». Le message de M. Annan comporte «des propositions visant à rapprocher les deux parties et à faire en sorte que Bagdad comprenne les arguments de l’ONU». La visite de M. Shah à Bagdad intervient alors que le chef de l’UNSCOM Richard Butler avait affirmé mercredi que les inspecteurs en désarmement ne pouvaient plus assurer que l’Irak ne reconstitue pas son arsenal de destruction massive. M. Butler avait envoyé mercredi une lettre en ce sens au président du Conseil de Sécurité de l’ONU, Danilo Turk. M. Butler fait clairement pression sur le Conseil pour que celui-ci assume ses responsabilités. «Des instructions du Conseil sont aussi demandées», écrit-il dans sa lettre qui expose les conséquences de la décision irakienne. De son côté, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique Mohamed Baradei soutient que les restrictions en vigueur depuis la semaine dernière avaient sensiblement réduit la marge de garantie que l’Irak ne pourrait plus fabriquer des armes nucléaires. Dans une lettre adressée au président en exercice du Conseil de Sécurité de l’ONU, M. Danilo Turk, et reproduite par l’agence officielle irakienne INA, M. Tarek Aziz affirme que la assertions de l’UNSCOM et de l’AIEA constituent «une prise de position politique visant à provoquer une escalade artificielle qui coïncide avec une escalade similaire de la part des Etats-Unis contre l’Irak». Par ailleurs, M. Aziz affirme que l’UNSCOM et l’AIEA avaient déjà suspendu leurs activités de désarmement, la première fois pendant 23 jours et la seconde pendant 10 jours, à la suite de la décision de l’Irak le 29 octobre dernier d’empêcher les ressortissants américains au sein de l’UNSCOM de prendre part aux inspections. «Les deux organismes avaient pu constater après avoir repris leurs inspections que l’Irak ne s’était pas livré à des activités prohibées durant cette période», a affirmé M. Aziz dans sa lettre. Selon le responsable irakien, l’UNSCOM et l’AIEA continuent actuellement à assurer la surveillance de 496 sites en Irak: 162 sites dans le domaine nucléaire, 175 sites «dont 80 hôpitaux» dans le domaine biologique, 119 sites dans le domaine chimique et 40 sites dans le domaine balistique. «Cela démontre que les assertions de l’UNSCOM et de l’AIEA sont inexactes car les deux organismes peuvent assurer 94% de leurs activités habituelles en dépit de la décision de l’Irak du 5 août», a affirmé M. Aziz, estimant que l’inspection de nouveaux sites, interdits par cette décision, ne représente que 6% de l’activité des deux organismes. L’Irak a décidé le 5 août de suspendre sa coopération avec l’AIEA et l’UNSCOM et réclame une modification de la composition de cette dernière qu’il accuse le faire le jeu des Etats-Unis.
L’Irak et les Nations Unies ont entamé jeudi un dialogue qui pourrait désamorcer la nouvelle crise du désarmement, alors que les inspecteurs de l’UNSCOM, choisissant de faire monter la tension, affirment ne plus pouvoir garantir que Bagdad ne reconstitue pas son arsenal, une affirmation rejetée formellement par l’intéressé (VOIR AUSSI PAGE 7). L’envoyé spécial de...