Le dernier décompte fait état de 203 tués Des suspects arrêtés à Dar Es-Salaam, le FBI enquête à Nairobi (photos)

Des suspects ont été arrêtés dans l’enquête sur l’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Dar es-Salaam, alors qu’à Nairobi le FBI analysait minutieusement débris et décombres de la représentation US à Nairobi où l’attentat pourrait avoir été filmé par les caméras de surveillance installées sur les toits de la représentation diplomatique US Les Etats-Unis ont promis une récompense pouvant atteindre deux millions de dollars à toute personne pouvant fournir des indications susceptibles d’aider les enquêteurs. Le bilan des deux attentats s’est alourdi hier, passant à 203 morts. L’arrestation des suspects a été confirmée par le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, Susan Rice, qui a déclaré à Washington que les autorités tanzaniennes ont arrêté «trois groupes de suspects». L’un des suspects a été arrêté non loin de la frontière entre la Tanzanie et le Kenya, où il tentait de se rendre après l’attentat, a affirmé la police tanzanienne. La police n’a communiqué ni les noms, ni les nationalités, ni le nombre de personnes arrêtées. La piste d’un attentat islamiste antiaméricain reste la plus généralement avancée. Le milliardaire Oussama Ben Laden, déchu de sa nationalité séoudienne, a été montré du doigt depuis 48 heures comme probable commanditaire des attentats de Nairobi et de Dar es-Salaam par plusieurs experts des mouvements islamistes. A Nairobi, des enquêteurs américains inspectaient hier les épaves des véhicules, transportées par des bulldozers sur le terrain du quartier général des chemins de fer, situé en face de l’ambassade où les policiers américains ont installé leur quartier général. Protégés par des bâches, des agents du FBI et des militaires américains passent au peigne fin dans la plus grande discrétion les carcasses de voitures, ainsi que les débris de verre, à la recherche de la moindre preuve, dans un périmètre placé sous haute sécurité. Les gardes kenyans postés devant l’ambassade américaine à Nairobi ont empêché les poseurs de bombe de faire entrer leur véhicule piégé dans l’enceinte de l’ambassade, a indiqué lundi un haut responsable américain. «L’héroïsme des gardes a évité que le véhicule ne pénètre dans l’enceinte», ce qui aurait aggravé encore le bilan de l’attentat, a souligné le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines Susan Rice. Elle a expliqué que selon les premiers éléments de l’enquête, les terroristes auraient amené leur véhicule à l’entrée arrière du bâtiment et ordonné aux gardes d’ouvrir la grille. Devant leur refus, ils auraient alors lancé contre eux «un engin explosif». Camion-citerne suspect L’ambassade américaine à Nairobi avait une caméra de sécurité braquée sur l’arrière de l’édifice, a déclaré son porte-parole Chris Sharf, mais les enquêteurs ne savent pas si le film a été épargné par l’explosion. A Dar es-Salaam, en Tanzanie, où une bombe a explosé devant l’ambassade des Etats-Unis pratiquement au même moment, tuant dix personnes, une caméra de sécurité placée sur le toit de l’édifice pourrait avoir filmé l’attentat, a annoncé Radio-Tanzanie (officielle) citant un diplomate américain. Les recherches se portent sur un camion-citerne bleu transportant de l’eau, qui s’est approché des grilles de l’ambassade juste avant que l’explosion ne dévaste l’immeuble de quatre étages. Dans les décombres du centre de Nairobi, l’espoir de découvrir de nouveaux survivants est infime. «Je ne crois pas qu’il y ait encore un être humain vivant à l’intérieur des décombres», a estimé le président kenyan Daniel arap Moï en visite sur les lieux. Les grues ont commencé à déblayer une partie des ruines, signe du pessimisme des sauveteurs, alors qu’une odeur pestilentielle commence à envahir les lieux. Le Centre national chargé des opérations d’urgence a indiqué que le nombre de morts était passé de 164 dimanche à 184 lundi, après la découverte de nouveaux corps dans les décombres et le décès de certains blessés. 13 cadavres au moins ont été retirés hier par les sauveteurs, principalement israéliens et kenyans. Toutefois, ce bilan n’est que provisoire. Selon le colonel Charlie Pastarolli, responsable du petit groupe de sauveteurs français sur place, une quarantaine de personnes, dont la plupart doivent être mortes, sont toujours coincées dans les décombres de l’immeuble du Gateway voisin de l’ambassade américaine à Nairobi. 542 personnes sont encore hospitalisées dans la capitale kenyane, dont 24 dans un état critique, selon la même source. (AFP-Reuters)