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Actualités - CHRONOLOGIE

Cisjordanie : Israël durcit le ton après le meurtre de deux colons (photo)

Les relations israélo-palestiniennes qui battent de l’aile depuis deux ans déjà ont été encore malmenées hier par le meurtre de deux colons dans la nuit de mardi à mercredi (VOIR AUSSI PAGE 7). Durcissant le ton, Benjamin Netanyahu a immédiatement autorisé l’expansion de la colonie d’Yitzhar dans laquelle vivaient les deux victimes. Netanyahu a aussi déclaré à la radio israélienne que le double meurtre justifiait les garanties de sécurité et la plus grande répression du terrorisme qu’il exige de la part de l’Autorité palestinienne avant de restituer de nouvelles parties du territoire de Cisjordanie. A ce propos Netanyahu aurait présenté hier pour la première fois à deux de ses ministres le projet d’une carte sur les retraits prévu en Cisjordanie. Le premier ministre israélien a, par ailleurs, réaffirmé qu’il ne voyait aucune raison de s’opposer au développement des colonies juives en Cisjordanie, dont Israël s’est emparé pendant la guerre des six jours en 1967. Un responsable du bureau du premier ministre a fait savoir que la colonie d’Yitzhar, où vivent déjà 55 familles, avait reçu l’autorisation de s’étendre. Après les funérailles des deux jeunes colons, 15 maisons en préfabriqué verront le jour sur une colline toute proche. Des responsables palestiniens ont condamné l’attentat mais précisé qu’ils tenaient les ««provocations» du gouvernement de Netanyahu, notamment le développement des colonies, pour responsables. «La seule solution serait de reprendre les négociations avec des intentions honnêtes», a déclaré Marwan Kanafani, un conseiller du président Yasser Arafat. Les partis extrémistes de la coalition au pouvoir en Israël se sont prononcés pour la solution contraire. Shaul Yahalom, du Parti national religieux et ministre des Transports, a fermement conseillé à Netanyahu de cesser de négocier avec les Palestiniens tant qu’il n’auront pas anéanti le terrorisme. «Assez» Michael Kleiner, député d’extrême droite à la tête du Front pour la terre d’Israël, a annoncé qu’il essayait de provoquer une session extraordinaire du Parlement la semaine prochaine pour ordonner la suspension des négociations jusqu’à ce que les meurtriers soient extradés vers Israël. Pour sa part, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a pressé les Etats-Unis d’adresser une mise en garde au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour lui signifier qu’ils en avaient «assez». Dans une lettre adressée au secrétaire d’Etat Madeleine Albright, M. Arafat «exhorte les Etats-Unis à rendre public le contenu de leur initiative (sur un retrait israélien en Cisjordanie) et à dire «assez» à Netanyahu», a précisé à un responsable palestinien qui a gardé l’anonymat. «Les Palestiniens ont participé à huit réunions, au cours desquelles les Israéliens ont fait part de positions qui ne cadraient pas avec les fondements du processus de paix, les accords (signés) et l’initiative de paix américaine», a ajouté le responsable en citant des passages de la lettre de M. Arafat. Israéliens et Palestiniens ont tenu des réunions bilatérales au cours des dernières semaines, à l’initiative des Etats-Unis, pour tenter de dégager un accord sur un plan américain de retrait israélien de 13% en Cisjordanie. Ces réunions n’ont pas permis de sortir le processus de paix israélo-palestinien de l’impasse dans laquelle il se trouve depuis mars 1997. Les Etats-Unis se sont abstenus, jusque-là, de publier leur plan, pour ne pas heurter les Israéliens qui ne l’ont pas accepté, contrairement aux Palestiniens. L’annonce de l’envoi d’une lettre de M. Arafat à Mme Albright est intervenue après que les Etats-Unis eurent averti Israël mardi qu’en cas d’échec des négociations, ils feraient connaître leur position publiquement. La menace américaine a été exprimée lors d’une rencontre à Washington entre le conseiller du président Bill Clinton pour la sécurité nationale, M. Sandy Berger, et le chef de l’opposition travailliste israélienne, M. Ehud Barak. «M. Berger a indiqué que les Etats-Unis continueraient à œuvrer en faveur d’un accord et que, si cela se révèle impossible, nous donnerions une explication publique de nos idées», a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, P.J. Crowley. «Comme nous l’avons toujours dit, si cet aspect du processus de paix ne marche pas, nous serons heureux de le faire savoir», a-t-il ajouté. Mais le porte-parole a aussitôt précisé qu’on n’en était «pas encore là» et il a indiqué que les Etats-Unis avaient toujours l’espoir de relancer les discussions. Les Palestiniens ont rejeté mardi les «nouvelles idées» israéliennes pour un retrait en Cisjordanie présentées la veille. Pour les Palestiniens, les idées présentées par Israël imposent des limites inacceptables au contrôle palestinien sur certaines zones de la Cisjordanie qui doivent être transférées à l’Autorité autonome. (AFP, Reuters)
Les relations israélo-palestiniennes qui battent de l’aile depuis deux ans déjà ont été encore malmenées hier par le meurtre de deux colons dans la nuit de mardi à mercredi (VOIR AUSSI PAGE 7). Durcissant le ton, Benjamin Netanyahu a immédiatement autorisé l’expansion de la colonie d’Yitzhar dans laquelle vivaient les deux victimes. Netanyahu a aussi déclaré à la...