45 degrés à Koweit, 40 en Jordanie et 37.3 à Paris Brouillard d'ozone sur la France (photo)

45 degrés Celsius à Koweït, 40 degrés en Jordanie et bien au-dessus de 30 dans pratiquement toute la région, la canicule a continué à sévir hier en attendant une baisse prévue pour demain soir. Au Qatar, quatre personnes — un père, son fils et deux hommes qui ont essayé de les sauver — se sont noyées, la canicule provoquant une ruée vers la mer. Un responsable de la police a indiqué que la noyade collective a eu lieu à Oum Said, localité à 70 km au sud de Doha dont le littoral est la destination préférée des habitants de l’émirat en quête de fraîcheur. Selon lui, un Yéménite qui avait accouru à la rescousse de son fils de 14 ans entraîné par la marée basse s’est noyé avec lui, ainsi qu’un Qatariote et un Soudanais qui s’étaient jetés à la mer pour les sauver. Plus de 500 personnes, des ouvriers du bâtiment, asiatiques notamment, ont été soignées depuis début juillet, atteintes d’insolation ou d’épuisement à cause de la chaleur, a-t-on également indiqué de source hospitalière. Selon un responsable du Centre hospitalier Hamad, le principal hôpital à Doha, une vingtaine de personnes sont admises chaque jour en moyenne aux urgences, à cause de la chaleur. En Europe la situation demeure stable avec une chaleur plus élevée que d’habitude, comme celle — 30 degrés — enregistrée à Londres. En France, de nouveaux records de chaleur ont été battus hier dans l’est de l’Hexagone, à Metz par exemple, et la canicule a encore provoqué une forte pollution à l’ozone dans plusieurs agglomérations à travers le pays. A Paris, Météo France a relevé des températures atteignant 37,3°C. Sous l’effet du rayonnement du soleil et de la chaleur, les oxydes d’azote et les hydrocarbures rejetés par les véhicules ont à nouveau généré de l’ozone, dont la concentration a atteint 180 microgrammes par mètre cube d’air, correspondant au niveau 2 de la procédure d’alerte. La préfecture de police de Paris a donc décidé de reconduire pour aujourd’hui mercredi les mesures imposées depuis ce week-end — réduction de 20 km/h des limitations de vitesse et renforcement des contrôles antipollution. Quelques dizaines de procès-verbaux ont été dressés pour défauts techniques et plusieurs centaines pour excès de vitesse. A Bordeaux également, où il faisait 37°C, le niveau 2 de la procédure d’alerte a été atteint pour la quatrième journée consécutive, a-t-on appris auprès de la Protection civile. La station de Floirac dans la banlieue rive droite a atteint 254,3 microgrammes par m3 en moyenne horaire, tandis que celle du Grand-Parc, dans Bordeaux intra muros, a enregistré un taux de 249 microgrammes par m3. 38,7 à Metz Le même niveau a été dépassé à Nancy, Toulouse, Chalon-sur-Saône, Lille, Thionville, Metz, Grenoble, Forbach, Clermont-Ferrand, Orléans, Douai, ainsi qu’en Alsace, dans l’Oise et dans le nord-est et l’ouest des Bouches-du-Rhône, note le Bureau de la qualité de l’air de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Metz a battu son record de chaleur, datant de 1947, avec 38,7°C. Météo France a relevé des températures de 38,6°C à Auxerre, 37,2°C à Dijon et 37,7°C à Troyes — également un record local. Plus au sud, aucun record n’a été battu mais les températures restaient caniculaires (36,8°C à Lyon ou Clermont-Ferrand). Les préfectures des zones concernées invitent les automobilistes à différer leurs déplacements ou à préférer les transports en commun ou le covoiturage. Aucune ville n’a atteint le seuil de 360 microgrammes d’ozone par mètre cube d’air, correspondant au niveau trois de la procédure d’alerte. Un tel niveau déclencherait des mesures beaucoup plus contraignantes comme la circulation alternée, qui avait été imposée pour la première fois en France le 1er octobre 1997 dans l’agglomération parisienne. La Direction régionale des Affaires sanitaires et sociales recommande aux enfants et aux autres personnes ayant les bronches fragiles d’éviter tout exercice en plein air nécessitant un effort physique intense. La «pastille verte», en cours de distribution, entrera en vigueur le 17 août prochain et permettra aux véhicules les moins polluants de circuler même les jours de restriction de la circulation. (AFP Reuters)