Ankara au secours du processus de paix

La Turquie se prépare à entreprendre des démarches pour tenter de relancer le processus de paix au Proche-Orient. Des contacts à cet effet vont se dérouler avec les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne, a indiqué le président turc Suleiman Demirel, après un entretien avec le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, en visite de vingt-quatre heures à Ankara. «Le processus de paix, a estimé le chef de l’Etat turc, a été gelé en raison de la politique israélienne, que nous désapprouvons totalement, concernant Jérusalem et la Cisjordanie». M. Demirel a déploré en outre le manque de progrès dans le dialogue entre Palestiniens et Israéliens, affirmant toutefois que son pays «gardait espoir» et ajoutant: «La Turquie continuera à soutenir la cause palestinienne». «Il ne pourra y avoir de paix durable, juste et compréhensive dans la région tant que la question du Proche-Orient ne sera pas réglée dans la voie des attentes légitimes du peuple palestinien», a-t-il conclu. M. Arafat pour sa part a imputé la responsabilité du blocage du processus de paix à la politique suivie par le gouvernement Netanyahu, notamment en ce qui concerne la ville de Jérusalem. «Nous avons plus que jamais besoin du soutien de la Turquie pour la concrétisation du processus de paix», a ajouté le président de l’Autorité palestinienne. M. Arafat, qui quittera aujourd’hui samedi Ankara, devait s’entretenir par ailleurs avec le premier ministre Mesut Yilmaz puis avec le vice-premier ministre Bulent Ecevit. Début juillet, il avait reçu dans la bande de Gaza le chef de la diplomatie, M. Ismaïl Cem. Il devait à cette occasion demander à la Turquie de débloquer une aide de 50 millions de dollars promise à l’Autorité palestinienne en 1996. La Turquie est le seul pays de la région à entretenir de bonnes relations avec Israël depuis qu’ils ont signé, en 1996, deux accords clés dans le domaine de la coopération militaire, malgré les protestations de plusieurs pays arabes et de l’Iran.