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Actualités - CHRONOLOGIE

A Washington pour défendre l'accord avec l'Irak Le secrétaire des Nations Unies renoue le dialogue avec le Congrès américain

Après sa mission réussie à Bagdad, dans les derniers jours de février, couronnée par un accord mettant fin à la crise entre l’Irak et la communauté internationale — principalement les Etats-Unis —, Kofi Annan a enregistré hier une double victoire diplomatique: il a obtenu le soutien du président Bill Clinton au règlement intervenu avec Saddam Hussein et il a renoué le dialogue avec le Congrès américain, sans toutefois parvenir à vaincre les réticences de ses membres, hostiles tant à l’accord avec l’Irak qu’au paiement des arriérés dus aux Nations Unies Lors d’un entretien de plus d’une heure, mercredi à la Maison-Blanche, le secrétaire général des Nations Unies a reçu un satisfecit appuyé du président Clinton. «Kofi Annan mérite beaucoup de gratitude de la part des Etats-Unis et des Américains pour le travail qui a été fait» (en Irak), a dit M. Clinton. Dans un geste symbolique, M. Annan a ajouté à son programme, en toute dernière minute, une visite au Capitole. Il s’est entretenu à cette occasion avec l’influent sénateur Jesse Helms. Jeudi, après une rencontre avec le secrétaire à la Défense William Cohen, il a de nouveau rencontré des membres du Congrès, cette fois-ci des sénateurs de la minorité démocrate. Le Congrès, dominé par les Républicains, a empêché l’an dernier le paiement partiel de la dette de 1,7 milliard de dollars dus par les Etats-Unis à l’ONU. «Je suis venu à Washington avec deux objectifs: discuter du respect par l’Irak des exigences du Conseil de Sécurité et trouver le moyen de résoudre la question déprimante des arriérés américains. Sur ces deux points, je pense avoir accompli de réels progrès», a-t-il dit jeudi lors d’une conférence de presse. Mais la force de persuasion de M. Annan ne semble pas avoir ébranlé la détermination du Congrès sur le paiement des arriérés américains. «Nous avons eu une bonne et franche discussion», a dit M. Annan après sa rencontre avec Jesse Helms. Mais le secrétaire général a reconnu que le président de la Commission des Affaires étrangères était «déterminé» à faire adopter la même loi que l’an dernier qui liait le paiement de la dette à l’adoption de mesures anti-avortement. Le président Clinton devrait opposer son veto à ce projet de loi, ce qui bloquera également un paiement même partiel de la dette américaine. M. Clinton avait réaffirmé mercredi, lors de son entretien avec M. Annan, qu’«il ferait tout son possible» pour obtenir le paiement par le Congrès de la dette. D’autant que les Etats-Unis risquent de perdre leur droit de vote à l’Assemblée générale de l’ONU s’ils ne payent pas 600 millions de dollars d’ici à la fin de l’année, a averti jeudi M. Annan. Lien politique S’agissant de l’accord du 23 février, dont Kofi Annan a défendu les clauses auprès de ses interlocuteurs US, l’Administration démocrate en a jugé «encourageants» les premiers résultats. De fait, sur le terrain, une équipe d’experts dirigée par l’Américain Scott Ritter a pu récemment inspecter sans obstacles plusieurs sites sensibles, dont le ministère irakien de la Défense. Hier, Bagdad a réitéré son engagement à coopérer avec les Nations Unies. Le vice-premier ministre Tarek Aziz a examiné avec le chef du «groupe spécial», le Sri Lankais Jayantha Dhanapala, «les procédures spéciales pour l’inspection des sites présidentiels, conformément à l’accord conclu», selon l’agence officielle INA. M. Aziz a affirmé «la détermination de l’Irak à appliquer cet accord et à coopérer en toute transparence avec l’ONU pour parvenir à la vérité et mettre à nu les allégations» selon lesquelles les palais présidentiels abriteraient des armes de destruction massive, a indiqué INA. M. Dhanapala a exprimé de son côté «l’engagement de l’ONU à appliquer rapidement et en bonne foi l’accord sur les inspections, tout en tenant compte des préoccupations légitimes de l’Irak quant à sa sécurité et sa souveraineté». Selon des responsables à l’ONU, l’inspection des sites présidentiels, au centre de la crise qui a failli dégénérer en février en confrontation militaire avec les Etats-Unis, pourrait commencer dans deux semaines. D’après les modalités mises au point par M. Annan pour l’inspection des sites présidentiels, des diplomates chevronnés doivent accompagner les inspecteurs sur ces sites mais ils auront seulement pour tâche «d’observer» et de «rapporter» tout incident éventuel. De son côté, le représentant spécial de M. Annan, l’Indien Prakash Shah, initialement attendu à Bagdad vendredi, ne devrait pas arriver avant le 22 mars, a annoncé jeudi un porte-parole de l’ONU. Nommé le 5 mars, M. Shah a affirmé qu’il serait les «yeux et les oreilles» du secrétaire général de l’ONU en Irak. «Mon rôle consiste à être le lien politique entre la direction irakienne et le secrétariat général de l’ONU», a-t-il ajouté.
Après sa mission réussie à Bagdad, dans les derniers jours de février, couronnée par un accord mettant fin à la crise entre l’Irak et la communauté internationale — principalement les Etats-Unis —, Kofi Annan a enregistré hier une double victoire diplomatique: il a obtenu le soutien du président Bill Clinton au règlement intervenu avec Saddam Hussein et il a renoué le...