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Actualités - ANALYSE

Le camp loyaliste en quête d'une trêve politique

Bien sûr, face au harcèlement de l’opposition, les loyalistes entonnent en chœur le sempiternel refrain de «la nécessité de ressouder les rangs intérieurs» face aux redoutables aléas de la conjoncture régionale… Pour un peu, ils clameraient que la «patrie est en danger» pour exiger une «union sacrée» qui leur offrirait un répit préprintanier, jusqu’aux municipales, si jamais elles se tiennent… «Il n’en reste pas moins, note un modéré, que le président Hariri a bien raison d’engager des concertations élargies pour traiter le dossier socio-économique. Car il est évident qu’on ne peut garder le déficit budgétaire dans des limites raisonnables, freiner le service de la dette publique ou déployer les projets de développement sans ruiner le Trésor que par un effort national. La stabilité de la monnaie libanaise et de l’économie engagent également la responsabilité de tous, du gouvernement, de la Chambre mais aussi des marchés, des organismes économiques et des forces du travail. Il est aussi insensé de critiquer pour le plaisir que d’assister en simple spectateur à la dégradation de l’édifice commun qui risque de s’écrouler sur la tête de tous. Ce n’est pas du tout le moment de songer à marquer des points les uns contre les autres, de songer à remplacer un gouvernement par un autre car les divisions même rendraient toute équipe dans l’incapacité d’agir efficacement. La crise est économique de nature; on ne peut que l’aggraver dangereusement en la surchargeant de conflits politiques». «Cela étant, observe cette personnalité, le rassemblement de travail que sollicite le chef du gouvernement ne signifie pas, ne doit pas signifier, que ce soit son point de vue, ses thèses, ses stratégies, sa gestion qui doivent prévaloir. Si on en est là, et l’opposition a bien raison, c’est grandement à cause de la politique économique suivie depuis Taëf. Il faut donc réviser les options, changer les priorités, comme le demandent les opposants… Tout en gardant évidemment les bonnes choses à l’actif des haririens, comme la stabilité de la monnaie ou encore l’idée d’emprunter deux milliards de dollars pour réduire le paiement des lourds intérêts qui sont versés sur les bons du Trésor en livres libanaises». «Il faut donc un consensus et, dans ce cadre, ajoute cette source, l’on attend des trois présidents qu’ils se réunissent de nouveau. Non plus pour se partager des parts du gâteau mais pour imprimer une direction bien harmonisée à l’effort général qui est requis. Ils doivent opérer ensemble une synthèse, sur base de l’accord qu’ils avaient conclu à Baabda sous l’appellation «plan de réforme» et dont on n’a toujours rien vu. La troïka, dont les querelles ont causé tant de tort au pays, doit se racheter en parrainant, en activant les solutions que les concertations actuelles laissent envisager. Dans ce même esprit, le Législatif et l’Exécutif doivent se rabibocher, s’allier, coordonner soigneusement leur action, sans plus se jalouser l’un l’autre et s’égarer dans de vaines disputes de soi-disant prérogatives. Le jeu ordinaire, dit démocratique, doit être mis de côté pour le moment car il y a de bien plus pressantes priorités à assumer pour que le Liban puisse s’en tirer sans trop de dégâts et rester sur pied. D’autant que tout le monde, les opposants en tête, le sait parfaitement: il est tout simplement interdit de changer de gouvernement avant les présidentielles… Alors les tiraillements ne peuvent servir qu’à envenimer la situation économique et si certains veulent continuer à s’agiter, à batailler contre des moulins à vent, ils risquent de faire chavirer le navire à bord duquel nous sommes tous embarqués. Les opposants ont raison de réclamer une augmentation pour les fonctionnaires, des projets pour les régions déshéritées ou le retour des réfugiés. Ils doivent cependant mettre les surenchères démagogiques de côté. Du moment que le gouvernement ne dit pas non, il faut l’aider à trouver le moyen de financer ces programmes dont le coût est estimé à quelque trois mille milliards de livres libanaises. De son côté, il doit réaliser la nécessité de corriger sa trajectoire et de tenir compte sérieusement des remarques comme des suggestions qu’on lui fait. La tâche est difficile et si on n’y met pas de tous côtés de la bonne volonté comme de l’énergie la crise socio-économique peut tourner au drame comme en 92 et cette fois il n’y aurait pas de solution de rechange…»
Bien sûr, face au harcèlement de l’opposition, les loyalistes entonnent en chœur le sempiternel refrain de «la nécessité de ressouder les rangs intérieurs» face aux redoutables aléas de la conjoncture régionale… Pour un peu, ils clameraient que la «patrie est en danger» pour exiger une «union sacrée» qui leur offrirait un répit préprintanier, jusqu’aux...