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Actualités - CHRONOLOGIE

Les cercueils de l'embargo (photo)

Des funérailles collectives ont été organisées hier à Bagdad pour 33 enfants morts en raison du manque de médicaments dû aux sanctions imposées à l’Irak depuis sept ans et demi, selon les autorités. Les parents endeuillés et des parlementaires irakiens ont marché en tête du cortège funèbre qui, après avoir traversé le centre-ville, s’est arrêté devant le bureau du Programme de développement des Nations Unies à Bagdad (PNUD). «Allah est le plus grand», «à bas l’injustice américaine», «il n’y a de Dieu qu’Allah et l’Amérique est son ennemie», scandaient-ils. Les cercueils, posés sur les toits des taxis, étaient enveloppés de linceuls blancs, chacun portant le nom et l’âge de l’enfant décédé. Des habitants se sont alignés le long des rues au passage du cortège. Gamrah Daha a perdu son enfant de sept ans, Amr. «Il n’avait qu’une simple diarrhée, mais nous n’avons pas de médicaments, pas de lait, nous n’avons rien et c’est pour cela qu’il est mort», dit-elle. Nour Ahmad a perdu sa fille de 12 ans, Widad, à cause d’une défaillance rénale. Ses deux autres enfants souffrent également de problèmes rénaux. L’aîné de ses enfants, Amr, âgé de 14 ans, a déjà reçu un rein de son père, et Nour fait l’économie d’un de ses reins pour le donner au plus petit, Mohammad, âgé de huit ans, ce qui ne laissait rien pour Widad. L’Irak n’ayant plus de banque d’organes, la petite est morte. «Tous les jours, cinquante enfants meurent à cause de l’embargo rien qu’à Bagdad», affirme le docteur Sultan al-Chawi, un député qui a marché dans le cortège. «Dans tout l’Irak, près de 250 enfants meurent tous les jours, un million d’enfants sont déjà morte» depuis la mise en place de l’embargo, a ajouté le médecin. «Le maintien de l’embargo et la mort de ces enfants signifie simplement que les Etats-Unis sont en train de commettre un génocide contre le peuple irakien, un crime punissable par la loi internationale», affirme-t-il. Les participants aux funérailles ont remis une lettre au PNUD. «Nous voulons envoyer un message au secrétaire général des Nations Unies» Kofi Annan, a indiqué Salimah Mahmoud, une responsable de la Fédération des femmes irakiennes. «L’ONU est supposée être une organisation juste», a-t-elle ajouté. Elle a indiqué avoir déjà pris part à deux funérailles collectives. Plusieurs ont été organisées ces dernières semaines dans le but de mobiliser l’opinion contre les sanctions qui s’éternisent.
Des funérailles collectives ont été organisées hier à Bagdad pour 33 enfants morts en raison du manque de médicaments dû aux sanctions imposées à l’Irak depuis sept ans et demi, selon les autorités. Les parents endeuillés et des parlementaires irakiens ont marché en tête du cortège funèbre qui, après avoir traversé le centre-ville, s’est arrêté devant le bureau...