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Actualités - ANALYSE

Sud : Beyrouth refuse de parler garanties

Certains dirigeants se demandent si le président Elias Hraoui a bien fait de répéter, depuis des années, qu’aucune balle ne sera plus tirée en direction de la Galilée une fois le retrait israélien accompli. A leur avis, en effet, Israël peut voir dans de tels propos une partie des garanties sécuritaires qu’il exige pour partir. Or, ajoutent-ils, «comme le souligne le président Hariri, il est hors de question que le Liban offre des garanties sécuritaires à l’Etat hébreu moyennant son départ du Sud et de la Békaa-Ouest qu’il occupe. Au-delà de l’attachement aux principes, ce refus catégorique de traiter se justifie par la méfiance que suscite divers précédents prouvant la mauvaise foi des Israéliens. On a ainsi vu ce qu’ils ont fait avec Arafat qui s’était empressé de leur prodiguer toutes les assurances qu’ils réclamaient, pour se retrouver ensuite Gros Jean comme devant avec des accords d’Oslo rognés jusqu’au trognon,vidés de leur contenu par Tel-Aviv, et des espérances territoriales réduites comme une peau de chagrin en Cisjordanie.Pire même: après les accords d’Oslo, les Israéliens se sont mis à faire assumer à Arafat la responsabilité des actions du Hamas ou du Jihad islamique…Nous ne voyons donc pas l’utilité de vivre la même expérience qu’Abou Ammar et nous ne nous laisserons pas piéger par un quelconque arrangement. Pour nous, c’est la 425 et rien d’autre», proclament ces loyalistes. Qui rappellent que le chef du gouvernement a dernièrement répété aux Américains comme à ses amis français que le Liban n’est disposé à payer aucun prix pour le retrait israélien, à ne donner aucune assurance, précisant que du reste en pratique c’est uniquement la conclusion d’une paix équitable globale qui peut garantir vraiment la sécurité des Etats de la région. Réaction similaire du président de la Chambre, M. Nabih Berry, qui souligne que jusqu’à la conclusion de cette paix globale c’est la convention d’armistice de 1949 qui doit régir les rapports libano-israéliens après application de la 425. Ajoutant que le Liban ne compte pas du tout compromettre sa souveraineté par un quelconque arrangement pour le retrait israélien. Pendant des années, le litige a tourné autour de la 425 que l’Etat hébreu refusait de reconnaître. Aujourd’hui qu’Israël fait mine d’accepter cette résolution, le conflit se reporte sur la question des garanties sécuritaires qu’il exige. Et qui doivent à ses yeux se substituer à la formule de « ceinture de sécurité frontalière» établie par occupation de terrain pour protéger la Galilée. Le problème est complexe car si le Liban refuse qu’on lui impose aucune condition moyennant le retrait israélien, il est évident qu’il ne peut refuser le retrait en soi, donc qu’il ne peut rejeter l’idée qu’il faut établir les conditions ( les mécanismes) de ce même retrait. Donc qu’il faut, d’une façon ou d’une autre, traiter. Pour résoudre ce dilemme de logique, Beyrouth propose que ce soit l’ONU qui traite avec les Israéliens. Procédé possible sans doute mais qui laisse une large marge d’incertitude pour deux raisons complémentaires: Israël avancerait dans son dialogue avec l’ONU les mêmes exigences de garanties pour son retrait et la décision dans ce domaine appartient à Beyrouth. Autrement dit, on tournerait en rond, sans pouvoir aboutir. Sans compter cet autre dilemme que pose le refus par Beyrouth de dissocier le volet libanais du volet syrien, donc de lier le sort du Sud à celui du Golan et d’assimiler finalement la 425, inconditionnelle, à la 242 qui est tout à fait négociatoire et conditionnelle… Toujours est-il que tentant de ménager la chèvre et le chou, de donner raison au tandem Hariri-Berry sans renier les assurances du président Hraoui, une source gouvernementale indique qu’en cas de retrait israélien «le Liban fera de son mieux, prendra toutes les mesures imaginables pour empêcher toute attaque contre la Galilée à partir de son territoire. Mais c’est là une promesse, pas une garantie, dans ce sens que s’il y a jamais une percée quelconque, une opération de commando que nous n’aurions pas pu prévenir, Israël ne devra pas se considérer autorisé à riposter en nous punissant, en organisant un raid de rétorsion ou même en montant une nouvelle invasion. Nous ne pouvons pas être tenus pour responsables de la protection effective du territoire israélien. C’est aux Israéliens eux-mêmes à se protéger et si, avec les moyens qu’ils ont, ils ne parviennent pas à le faire, comment veulent-ils que nous y arrivions?» E.K.
Certains dirigeants se demandent si le président Elias Hraoui a bien fait de répéter, depuis des années, qu’aucune balle ne sera plus tirée en direction de la Galilée une fois le retrait israélien accompli. A leur avis, en effet, Israël peut voir dans de tels propos une partie des garanties sécuritaires qu’il exige pour partir. Or, ajoutent-ils, «comme le souligne le...