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Actualités - CHRONOLOGIE

Le processus israelo-palestinien revient au premier plan

Accaparés ces dernières semaines par les possibles effets négatifs sur leur propre conflit d’un affrontement entre les Etats-Unis et l’Irak, les Palestiniens et les Israéliens se retrouvent de nouveau face à face, d’autant plus que lors d’une conversation téléphonique, hier, le président Clinton et son homologue égyptien Moubarak sont convenus de «l’importance du concentrer les efforts sur la réactivation du processus de paix». Paris, de son côté, a appelé en soirée à une reprise «sans délai» des négociations entre Israël et l’Autorisé palestinienne. En fin de soirée, Arafat, qui se trouve en Belgique où il a rencontré le président de la commission européenne Jacques Santer, a eu un entretien téléphonique avec le président Chirac à l’Olypsée à Paris. Ce dernier a assuré son interlocuteur que la France œuvrerait «de concert avec les Etats-Unis» à la relance du processus de paix. Benjamin Netanyahu avait inopinément proposé lundi que les Etats-Unis organisent une sorte de Camp David bis où il discuterait avec Yasser Arafat d’un «compromis» entre «les exigences palestiniennes et les besoins vitaux d’Israël». L’offre a été transmise au président de l’Autorité autonome, qui ne l’a pas déclinée formellement, mais a souligné la nécessité d’honorer les accords intérimaires déjà signées, qui prévoient trois nouveaux retraits de Cisjordanie. «Le plus important, c’est le redéploiement des forces israéliennes et la mise en œuvre du contenu des accords existants. Une fois cela fait, je serai prêt à le rencontrer immédiatement pour faire aller le processus au-delà», a dit Arafat. Son secrétaire général, Ahmed Abdel-Rahmane, a été plus loin, qualifiant la proposition du premier ministre israélien de «manœuvre dilatoire» pour «échapper aux accords déjà signés». Des négociateurs des deux camps se sont rencontrés lundi à Jéricho pour faire le point d’un processus de paix en panne depuis maintenant un an et une autre a eu lieu dans la nuit d’hier à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis, Edward Walker, près de Tel-Aviv. Les deux parties ont discuté de l’ouverture de l’aéroport de Gaza. Selon les analystes, même si aucun coup de feu n’a été tiré durant la crise irakienne, celle-ci aura considérablement détérioré le climat dans lequel se déroulent les efforts de relance du processus de paix. L’influence des Etats-Unis à la fois dans le monde arabe et en Israël sort affaiblie de cette crise. Les Arabes voient Saddam Hussein en vainqueur de Bill Clinton. Israël s’interroge sur l’opportunité de prendre des risques pour sa sécurité pour les beaux yeux d’un président américain qui a reculé devant l’option militaire. «Les Etats-Unis n’ont plus maintenant le poids pour faire pression sur l’un ou l’autre camp afin qu’il change fondamentalement de point de vue. Il est probable que l’impasse va persister», estime l’analyste israélien Gerald Steinberg. Israël et l’OLP sont en désaccord sur le calendrier, le nombre et l’ampleur des prochains retraits de Cisjordanie. Le chef du Likoud n’est prêt à en concéder qu’un seul, limité à moins de 10% de la superficie du territoire, en arguant de la nécessité de protéger les «intérêts vitaux» d’Israël. Les Palestiniens, qui veulent récupérer l’essentiel de la Cisjordanie aux termes des accords intérimaires, accusent Netanyahu de vouloir éluder ses obligations en les renvoyant à la négociation prévue sur le statut définitif des territoires occupés au terme de la période d’autonomie. Réélection en perspective La médiation américaine n’a pas réussi à ébranler les positions des uns ou des autres et, selon le journal israélien «Yedioth Ahronot», Washington a menacé de rendre public son propre plan, prévoyant un retrait israélien de 13% de la Cisjordanie sur trois mois parallèlement à une série de mesures antiterroristes de la part de l’OLP. Selon le négociateur palestinien Saëb Erakat, Netanyahu «s’inquiète de l’initiative americaine et cherche à lui couper l’herbe sous le pied en parlant de Camp David». «Nous disons que ce n’est pas le lieu et que ce ne sont pas les négociations que nous voulons. Ce que nous voulons c’est que M. Netanyahu mette en œuvre les trois phases de repli», a affirmé Erakat en exprimant l’espoir qu’après la crise irakienne, les Etats-Unis «recentreraient leur attention» sur la relance du processus d’Oslo. La présidence du Conseil israélienne a fait savoir que Bill Clinton avait longuement téléphoné lundi à Netanyahu pour discuer notamment de cette question, mais les commentations israéliens président que le chef du Likoud va se montrer plus intransigeant encore qu’avant. (Reuters - AFP)
Accaparés ces dernières semaines par les possibles effets négatifs sur leur propre conflit d’un affrontement entre les Etats-Unis et l’Irak, les Palestiniens et les Israéliens se retrouvent de nouveau face à face, d’autant plus que lors d’une conversation téléphonique, hier, le président Clinton et son homologue égyptien Moubarak sont convenus de «l’importance du...